La Guinée vient de souscrire officiellement aux engagements en planification familiale 2020-2030. Le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Mamadou Pathé Diallo a officiellement déclaré l’acceptation desdits engagements par le gouvernement guinéen, à l’occasion d’une cérémonie organisée à cet effet à Conakry.
En plus des autorités guinéennes bien mobilisées pour la circonstance, l’événement a enregistré la participation des partenaires techniques et financiers, à leur tête le représentant de l’OMS. Sans oublier les membres de la société civile, notamment les femmes et les jeunes qui réitèrent leur adhésion au processus en cours.
A propos de l’initiative, la directrice nationale de la santé familiale rappelle «qu’en 2012, il y a eu des engagements pour la décennie 2010-2020. Des engagements qui ont eu un succès qui a permis, au cours des 10 dernières années, de doubler l’objectif spécifique qui était de 188 000 femmes additionnelles utilisatrices des méthodes de contraception modernes ». Et d’ajouter que «…nous avons pu atteindre 419 000 femmes qui y ont accédés et ont permis d’éviter 130 000 grossesses non désirées, chez les filles et chez les femmes, 47 000 avortements à risque et 550 décès de femmes ».
Ce qui, selon Dr Djénè Fadima Kaba, «montre l’importance de la planification familiale comme un levier sur lequel on peut agir pour améliorer la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
et au-delà, améliorer la qualité de vie des familles…»
Des engagements accompagnés d’un plan de redevabilité
Présentant les nouveaux engagements assortis d’un plan de redevabilité, la chef de division planification familiale du ministère de tutelle, expose d’abord le volet politiques. Il s’agit «d’augmenter le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM) chez toutes les femmes de 12,6 en 2020 (track20) à 18,52% en 2023 conformément au PANB, chez les adolescents (15-19 ans) de 8,3% en 2020 à 12,8% en 2023 et chez les jeunes (20-24 ans) de 15,2% en 2020 à 19,7% 2023». Puis, de «rendre gratuits les services de planification familiale dans toutes les formations sanitaires publiques du pays d’ici 2024»
Dr Ciré Camara a poursuivi la présentation avec les deux engagements programmatiques. A ce niveau, il est question «d’augmenter le nombre de formations sanitaires disposant de la gamme complète de produits contraceptifs selon les PNB, de 83% en 2021 à 90% en 2023», dit-elle. Ensuite «assurer un accès continu aux services de PF pour les populations, y compris les adolescents et les jeunes, visant dans une situation de crise humanitaire de 2021-2025 ».
Le cinquième et dernier engagement présenté par Dr Camara, est celui financier. Il consiste à «augmenter le financement domestique pour l’achat des contraceptifs de 50% à 70% d’ici 2023 par le budget national de développement en allouant annuellement 10% du même budget ».
Il y a eu enfin « l’approche de redevabilité concernant les engagements» qui assure que «le suivi et l’évaluation des progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs de ces engagements FP2030 de Guinée se feront selon le principe de redevabilité mutuelle à travers des revues périodiques et à l’aide de plusieurs mécanismes et plate-formes ».
Parmi, ces mécanismes, « les réunions trimestrielles de suivi des engagements, les sessions du comité de pilotage du PANB (plan d’action nationale budgétissé), la motion Tacker et Scorecard » ont été cités par la présentatrice.
Avant de conclure que « cette approche inclusive contribuera à renforcer le rôle de la société civile et garantira la transparence et la visibilité avec un rapport de suivi annuel produit et partagé avec toutes les parties prenantes ainsi qu’un public plus large».
Synergie d’action sur fond de bonne gestion
Une démarche qui est de nature à rassurer les partenaires techniques et financiers, visiblement favorable à une synergie d’action sur fond de garantie de bonne gestion. En tout cas, au nom desdits partenaires, Dr MANENGU Casimir, représentant de l’OMS en Guinée, déclare que « les partenaires apprécient particulièrement la redevabilité et s’engagent à accompagner la Guinée pour que les objectifs soient atteints».
Présidant la cérémonie, Dr Mamadou Péthé Diallo informe que «le gouvernement s’est engagé à donner un nouveau souffle à l’action publique ». Précisant de passage que «la planification familiale est le pivot des services de santé de la mère et de l’enfant». Et le Dr Diallo d’expliquer que «l’action de ce gouvernement s’inscrit dans ce que le président de la République a appelé le renouveau de l’action publique, le renforcement de la confiance entre le peuple et l’administration publique à travers la fourniture de service sociaux de base de qualité, accessible… »
Des annonces qui vont en droite lignes dans le cadre des sollicitations faites par les représentants de la sociétés civile qui n’ont pas manqué de reconnaître les efforts du gouvernements dans la mise en œuvre des engagement du partenariat de Ouagadougou qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger, la Mauritanie, le Mali, la Guinée et le Sénégal.