La présence de certains pontes du régime défunt, sous la tunique de leaders politiques, à la rencontre de concertation, avec la junte ce mardi, au palais du peuple, est la preuve que le deuil politique de la chute d’Alpha Condé est déjà gracieusement fait au sein de sa famille politique. Les harangues de ces anciens inconditionnels de l’ancien chef d’Etat, à l’endroit du Conseil national pour le rassemblement et le développement (Cnrd), en disent long sur la promptitude de notre classe politique à tourner casaque, selon l’air du temps.
Une classe politique assoiffée de privilèges, caporalisée par d’anciens hauts commis de l’Etat, dont la reconversion n’a pour but que de les mettre à l’abri d’éventuelles poursuites pour leurs impairs.
La nature ayant horreur du vide, ce sont ces politicards qui dominent l’échiquier politique. Tout en aspirant à gouverner un jour notre pays.
L’échec de l’opposant historique à remettre la Guinée sur les rails, en termes de bonne gouvernance leur ouvre toutefois un grand boulevard vers le sommet.
Alpha qui aurait dû servir de modèle, est saqué aujourd’hui comme un piètre dirigeant. C’est vraiment dommage.
Pendant qu’il médite sur son sort, à l’étroit, quelque part du côté de Kaloum, la plupart de ses anciens collaborateurs ont fait allégeance à la junte.
C’est le cas de ces leaders politiques, rompus dans le marchandage politique, comme Papa Koly Kourouma, qui occupait les fonctions de ministre de l’Eau et de l’assainissement dans le régime déchu. Il y a aussi Jean-Marc Telliano, un ancien ministre et allié politique du camp présidentiel. Qui serait déjà dans l’esprit de la junte. Des visages connus de la scène politique comme celui de Bah Ousmane, ont été aperçus aussi à cette rencontre du palais. Que dire de Makanera qui a une multitude de facettes ?
Tous ces gens qui ont quitté précipitamment le navire, étaient pourtant parmi les chantres du fameux troisième mandat.
L’hécatombe provoqué par cette idée folle ne les a guère émus. Tout comme cette cohorte de députés, qui se contentaient de privilèges indus, pour fouler au pied notre démocratie.
Tous ont changé aujourd’hui de discours. Histoire de se refaire une virginité. Mais l’opinion n’est pas dupe. Certes, une révolution se fait toujours avec des anciens, comme Victor Hugo, l’a dit. Mais il va falloir tirer les leçons des reconversions depuis la deuxième république, afin de séparer le bon grain de l’ivraie. Au moins pour une fois. Car il y a un adage qui dit je cite : « traître un jour, traître toujours ». Surtout quand on a affaire à des traîtres qui ne songent qu’à leurs intérêts personnels, et non à celui du peuple.