La pénurie de poisson qui sévit depuis un certain temps dans la préfecture de Boffa, par la faute de la concurrence déloyale à laquelle se livre certaines sociétés de pêches, qui ont envahi la zone, affecte sérieusement le panier de la ménagère. Une situation qui préoccupe les populations de la Boffa dont l’essentiel de la protéine est d’origine halieutique, a constaté le correspondant de guineenews sur place.
Dans le district de Dobiret, village de pêcheurs situé sur une île se trouvant à deux heures de parcours de la commune urbaine de Boffa, c’est la même pénurie de poissons qui sévit aussi. Tout comme à Boffa centre, où les activités de pêche tournent au ralenti. Au grand dam des pêcheurs et des commerçantes dont le sort reste lié à la pêche.
Foulématou Soumah est une vendeuse de poissons rencontrée au port de pêche de la commune urbaine. Comme la plupart des femmes de Boffa, elle n’a pour seule activité que la vente de poisson.
Tous les matins, elle quitte le quartier Bolondè, situé pour se lancer à la recherche de poissons au port de pêche artisanal d’almamya. Là ce qu’il parvient à obtenir des pêcheurs, elle le revend au marché central.
Il lui arrive de vendre son poisson dans les marchés hebdomadaires, selon elle. Mais notre interlocutrice dit être sérieusement confrontée à des difficultés par cette pénurie de poissons qui sévit à Boffa.
«Nous pouvons faire deux jours sans avoir du poisson, parce qu’il n’y a pas de poissons. Ce que les pêcheurs envoient actuellement est vendu aux sociétés de pêche, nous sommes au bord de la mer, même entourés par la mer, mais nous ne mangeons pas des bons poissons. A part la rareté du poisson que nous vivons, nous ne sommes pas accompagnées aussi, dans le cadre du développement de nos groupements des fumeuses de poissons. Alors que c’est ce qui nous permet de soutenir nos familles », déclare Mayennie Bangoura, une autre femme mareyeuse.
Ces pauvres femmes espèrent bénéficier de l’aide du chef de port. Comme le souhaite Marie Camara, ‘’il n’y a pas de poissons et le port n’est pas propre’’.
Pour le chef de port central de Boffa, Idrissa Wattara Bangoura, si les femmes disent qu’il n’y a pas de poissons et ne sont pas appuyées, il ne peut dire le contraire.
« Ici les pêcheurs qui sont là, la majeure partie sont financés par des sociétés pêches, sur le plan du carburant et de la glace. A leur retour de la mer, ils leur donnent les bons poissons, et c’est pourquoi les bons poissons sont rares sur le marché. Et on ne peut pas arrêter ça, parce que ces sociétés font des financements pour avoir en retour de bons produits de pêche. En ce qui concerne les groupements féminins qui sont dans ce port, ils sont au nombre de quatre et ont tous leurs agréments. Mais jusqu’ici il n’y a pas d’aide. On voit les autres femmes qui sont dans les ports de pêches artisanaux tels que Koba, Bongolon et Koukoudè, qui sont appuyées par l’État et certaines ONG. Nous jusqu’à présent, les groupements féminins qui sont là n’ont pas bénéficié d’aides. Nous lançons un appel à toutes les personnes de bonne volonté et à l’Etat, afin de regarder vers les femmes de Boffa, pour leur venir en aide», lance le chef de port de Boffa, en guise d’un SOS.