Le président de l’Assemblée nationale sortante a dressé, mardi 4 février 2020, son bilan de six ans de gestion. Une gestion auréolée d’acquis malgré la pression remarquée deux autres groupes parlementaires issus de l’opposition, a fait noter Claude Kory Kondiano.
Pour le député Ousmane Gaoual Diallo, ce bilan est plutôt calamiteux. « Parce qu’on saura que le président de l’Assemblée nationale s’est mis plein les poches. Nous l’avons dénoncé tout le long de cette législature, avec plus de 2 milliards de francs guinéens par mois qu’il a empochés sous prétexte de budget de souveraineté. C’est du mensonge d’État. Il n’y a jamais eu de budget de souveraineté à l’Assemblée nationale. C’est une manne financière qu’il s’est régulièrement partagée avec Damaro, le questeur et quelques turbulents de la mouvance présidentielle. Ils se sont partagé cet argent pendant deux ans : deux milliards GNF par mois. C’est ce qui s’est fait. Et ça ne leur a pas suffi. Ils ont aussi ponctionné l’argent des députés de l’opposition pendant le temps que nous n’étions pas là. Donc, la gestion financière de l’Assemblée est une catastrophe« , rouspète l’ancien président de la commission Défense de l’Assemblée nationale.
Poursuivant, Ousmane Gaoual Diallo fait noter que sur le plan de la législature elle-même, la présence du président Kondiano n’a été qu’un phénomène qui a emmené l’Assemblée nationale au recul.
« Nous n’avons jamais su, en cinq ans de législature, mettre en place une seule commission d’enquête, alors que les scandales se succédaient : l’affaire Bolloré, l’affaire Albayrak, l’affaire Ebomaf, les marchés publics que même le gouvernement, sous la ministre de l’Economie qui avait fait un audit qui montrait clairement que 90% des marchés publics ont été attribués de gré à gré, contrairement aux dispositions de la loi et du Code des marchés publics en Guinée. Et puis les écoutes téléphoniques massives, les assassinats ciblés, la violence policière et militaire. Tout cela n’a pas éveillé l’intérêt du président de l’Assemblée nationale et de la majorité pour ouvrir des enquêtes parlementaires et rappeler au gouvernement les mesures« , regrette Ousmane Gaoual Diallo qui s’exprimait sur Lynx FM.