L’espace urbain de la ville de Conakry est fortement marqué par un déficit chronique d’espaces verts et de parcs de jeux. Au lieu de cela il est dominé par l’amoncellement d’ordures et de déchets domestiques ici et là. Les rues, les marchés, les giratoires (ronds-points) sont saturés d’immondices nauséabonds que les populations côtoient à longueur de journée. Même les rives des côtes maritimes, les plages du littoral et les grands lieux symboliques de la capitale ne sont pas épargnés. L’esplanade du palais du peuple, les corniches nord et sud, le musée national, les emprises des principaux hôpitaux de la capitale et de l’aéroport de Gbessia, les cours des universités et des différents ministères du gouvernement sont autant de lieux délabrés et déplaisants à contempler par quiconque visite la capitale sexagénaire de la Guinée.
Le seul et unique jardin du 2 octobre qui faisait jadis le bonheur des enfants de Conakry est désormais laissé à l’abandon. Bref, l’écologie a disparu du paysage de la ville. L’espace vert est totalement englouti par la fumée que dégagent les vrombissements des véhicules urbains motorisés et la poussière que crachent les routes en décomposition chimique sous le poids de l’intensité du trafic routier et de l’absence d’entretien régulier.
Face à ce constat déconcertant et humiliant pour le pays, on peut concéder au gouvernement actuel le crédit d’avoir initié il y a quelques années le projet Bluezone, en voulant doter les communes de la capitale de certains espaces de vie et de détente pour les habitants. C’est dans ce cadre qu’un premier projet de ce genre a été offert en 2014 au gouvernement par la multinationale française de transport, de logistique et de communication – le Groupe Bolloré (à travers deux de ses filiales : Bolloré Africa Logistics et Blue Solutions), qui exploite le port autonome de Conakry.
Selon le magazine Jeune Afrique, ce projet avait permis de doter la presqu’île de Kaloum d’une infrastructure à la fine pointe de la technologie grâce à la réalisation d’un immense parc aménagé de quatre hectares utilisant des panneaux photovoltaïques et des batteries Lithium Métal Polymère (LMP). Ces deux dispositifs combinés ensemble ont permis de « produire, stocker et distribuer une électricité propre et gratuite dans des lieux non équipés de réseaux électriques »…
Ce type de projet ne doit pas uniquement se limiter à certains quartiers de la capitale, mais à tous les quartiers urbains; mieux Conakry a plutôt besoin des Greenzones – de véritables espaces verts, plantés d’arbres et couverts de gazons très bien aménagés. Aujourd’hui encore, les rues de la capitale sont les principaux terrains de jeu et de détente pour les jeunes. Il est temps que cela change pour le bonheur de tous les guinéens sans distinction fondée sur l’ethnie, l’opinion ou la religion.