Dans le sillage de la célébration de la Journée africaine, le Pr Siba Grovogui a animé une conférence ce samedi 27 mai au Palais du peuple. C’était en présence de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, ainsi que de nombreux invités de marque, dont le chef de la diplomatie guinéenne.
Une communication que le professeur des Relations internationales et de Droit international à l’Université de Cornell, aux États-Unis, a mise à profit pour annoncer la réalisation très prochaine d’une académie en vue d’une renaissance africaine.
D’entrée, le conférencier a rappelé qu’à l’initiative de la Fondation Thabo Mbeki, cette treizième conférence de la Journée africaine, comme les précédentes éditions, devrait se tenir en Afrique du Sud.
« C’est moi qui ai insisté à ce qu’elle se tienne à Conakry. Parce que j’ai pensé que les Africains, surtout de chez nous, avaient besoin d’entendre certaines choses et qu’on devrait sortir du discours ordinaire. On doit pouvoir tenir notre langage, avoir une nouvelle vision et un nouveau projet. Et donc, aujourd’hui, je suis venu faire une proposition concrète dans le domaine de la science », a expliqué le Pr Grovogui.
De l’avis de l’orateur, l’Afrique a besoin de quelque chose qui ressemble un peu à une académie qui permet aux Africains de se rencontrer entre chercheurs, artistes, paysans, industriels, capitalistes (…), pour parler du sort de de l’Afrique.
« On n’a jamais parlé de cela en Afrique, si fait que les Éthiopiens parlent entre eux, les Égyptiens, les Guinéens, la même chose. Nos idées, on les produit pour les journaux des autres. Et quand on parvient à bien s’exprimer, on va chez les autres. Mais on ne contribue pas véritablement à la science sur notre continent, », a-t-il déploré.
Thabo Mbeki, l’alternative crédible
Pour le Pr Grovogui, pour la réalisation de ce projet, seul l’ancien président sud-africain présente le profil convenable : « Parce que c’est le seul […] africain qui a un concept dans lequel on peut travailler vers l’institution que je cherche », a-t-il soutenu.
En sa qualité de chercheur, le Pr Siba Grovogui a déclaré ne pas croire en des vérités absolues. « Mais il faut qu’on se rencontre entre nous pour parler de nous. Et ça, c’est dans le contexte de la renaissance. Toutes les renaissances sont passées par des institutions qui permettent aux gens de se rassembler et de parler des problèmes en commun. Ce n’est pas un problème de gouvernement. C’est un projet de chercheurs, d’artistes et surtout de jeunes », a expliqué le conférencier.
Et pour parer à toutes éventualités de main-mise des gouvernants sur l’académie en vue, le Pr Siba a dit que celle-ci ne sera implantée ni en Afrique du Sud, ni au Congo, encore moins en Guinée. Elle sera faite soit à l’Île Maurice, soit au Cap vert.
« Nous allons former une armée pour insister que le président Thabo Mbeki rassemble les industriels, les capitalistes et tout le monde pour voir ce qu’on peut faire », a-t-il annoncé en concluant.