Le prestigieux “think thank” canadien le Fraser Institut a rendu public son rapport annuel sur la compétitivité des pays dans le secteur minier. La Guinée a été incluse dans l’enquête de cette année pour la première fois depuis 2015.
Le “scandale minier” guinéen dirigé par “l’empereur des mines”, le président Alpha Condé figure en bonne place dans cette liste. Et ce n’est pas une surprise pour les Guinéens de savoir que leur pays se classe en tête de peloton pour le potentiel minier.
En effet, ces dernières années la Guinée a connu une forte augmentation de la production dans le secteur de la bauxite avec le lancement du projet intégré d’utilisation des infrastructures par les compagnies minières de la zone de Boké ou évoluent la CBG, COBAD et GAC faisant de la Guinée le premier fournisseur de bauxite de la Chine dont l’entreprise d’état Chalco exploite un gisement de bauxite à Boffa. La rétrocession du gisement de fer de Simandou nord, à un consortium chinois et l’annonce de l’exploitation du minerai de fer de Nimba via le Libéria indique que malgré les revers et le départ de certaines multinationales occidentale (Rio, BHP etc…) les compagnies continuent d’affluer et les mines restent le pourvoyeur principal de devises de la Guinée.
Malgré ce potentiel, la “bonne gouvernance” constitue le talon d’Achille du secteur minier guinéen avec un environnement juridique fragile et des révisions de contrats miniers considérés comme “capricieux”.
Toutefois, le climat politique volatile et les violences périodiques aux alentours des calendriers électoraux font que la Guinée est toujours considérée comme pays “à risque” pour certains investisseurs. Le résultat du sondage auprès des entreprises minières est résumé dans l’Index de perception de la politique minière du pays (PPI -Policy Perception Index) et la Guinée a encore beaucoup à faire pour rehausser la confiance des investisseurs surtout occidentaux.
Selon l’institut Fraser, “Si on considère uniquement les pratiques de potentiel minier, la Guinée se classe comme la juridiction la plus attrayante au monde. Cependant, si nous considérons uniquement la politique, la Guinée se classe 68ème (sur 76) avec un score PPI de 41,60. Cet écart entre son potentiel minéral et son environnement politique signifie qu’il a de la place pour une réforme politique.”
Le rapport (en anglais) classe la Guinée dans le peloton de queue des pays “difficiles” en tenant compte de la qualité des infrastructures, la stabilité politique, la disponibilité de la main d’œuvre qualifiée, la transparence des contrats etc…. Pour l’institut Fraser “Les 10 juridictions les moins attractives pour l’investissement sur la base des classements PPI (à commencer par le pire) sont: le Venezuela, le Zimbabwe, la Tanzanie, Chubut (province de l’Argentine), Mendoza (province de l’Argentine), la Bolivie, la République démocratique du Congo (RDC), Zambie, Guinée (Conakry) et La Rioja (province de l’Argentine)”