« Nous avons été menacés de mort par les militants du RPG. Je vous avoue que si nous partions, c’est nos cadavres qui allaient retournés dans nos familles. »
Le bureau exécutif de la commune rurale de Kalinko, une sous-préfecture située à environ 75Km de Dinguiraye, a été installé le vendredi 19 octobre. Cette mise en place s’est déroulée en l’absence des 12 élus locaux de l’UFDG.
Dans une interview accordée au bureau local de Guinéenews à Dinguiraye, Ousmane Kôllèla Diallo, ex-président de la délégation spéciale et candidat de l’UFDG, nous explique la situation dans laquelle l’installation a eu lieu. Lisez !
Guinéenews : nous avons appris que le bureau exécutif communal de kalinko a été installé sans les 12 élus de l’UFDG. Expliquez-nous les raisons de cette absence ?
Ousmane Kôllèla : mes collègues conseillers et moi avons été menacés de mort par les militants du RPG. Lorsque nous avons appris que le bureau des conseillers communaux sera installé le jeudi, nous les élus ainsi que d’autres militants de l’UFDG, sommes allés à 5km de Kalinko-centre au carrefour Limbi-Lamba entre Diabèrè mini et Kalinko. Nous sommes restés là toute la journée à attendre l’autorité préfectorale pour voir quelles sont les dispositions prises pour notre sécurité. Car à la veille, nous avons appris qu’il y’a eu des manifestations à Kalinko où la population a dit que si le député Dr Fodé Amara Maréga, notre deuxième Vice-maire et moi rentrions à Kalinko, ils vont nous tuer. À l’arrivée, le préfet, le lieutenant-colonel Mamadou Lamarana Diallo nous a dit de ne pas aller là-bas. Qu’il ne pouvait pas assurer notre sécurité. Nous avons tout fait mais il est resté campé sur sa position. Et comme on ne pouvait pas aller vendre notre vie, nous sommes restés. C’est ainsi qu’il est parti avec le Secrétaire fédéral du parti, Abdoul Kébé. À leur arrivée, ils ont failli incendier sa voiture et le tuer mais Dieu merci, rien ne lui est arrivé. Il s’est retiré et est reparti en ville. Il nous avait dit de changer mon nom et celui qu’on avait proposé comme 2ème Vice-maire sur la liste, mais nos militants ne l’ont pas accepté. Parce que nous avons été libérés de Faranah pour venir nous acquitter de notre droit civique. Toutes les routes qui menaient à Kalinko étaient prises par la population de Kalinko-centre pour nous empêcher à tout prix d’avoir accès aux lieux. Je vous avoue que si nous partions, c’est nos cadavres qui allaient retournés dans nos familles. On nous a totalement empêchés.
Sinon pour une question de réconciliation après les malheureux évènements qui ont eu lieu à Kalinko, nous avions rencontré, cinq jours avant, le sous-préfet, le président de la société civile, le commandant de la gendarmerie et les ressortissants. Nous avions conclu que comme nous sommes majoritaires, l’UFDG allait occuper le poste de maire et on laisse le poste de 1er Vice-maire au RPG. Mais malheureusement, cela n’a pas été respecté.
Guinéenews: que comptez-vous donc faire désormais face à cette situation?
Ousmane Kôllèla: nous avons fait recours à la justice et cela été élargi au niveau du Procureur. Les femmes des 13 districts sur 17 où nous sommes majoritaires, ont décidé d’organiser une marche pacifique demain dimanche à Kansato pour protester contre ce qui a été fait. Le mercredi 24 octobre, tous nos militants des 17 districts se mobiliseront à Walandama pour décider quelque chose. Nous avons également saisi nos ressortissants qui sont en train de se mobiliser pour que cela soit un mouvement d’ensemble.
Guinéenews: allez-vous encore organiser des manifestations comme le lendemain de la proclamation des résultats de l’élection du 4 février?
Ousmane Kôllèla: non ! Nous n’avons pas cette intention. Nous voulons la paix à Kalinko et le Développement avec tous les fils et filles de Kalinko sans distinction d’ethnie ou d’appartenance politique. Mais nous passerons par les procédures légales pour réclamer nos droits.
Guinéenews: selon certaines informations qui circulent, vous avez auriez décidé qu’aucun de vos militants ne mette désormais les pieds au marché hebdomadaire de Kalinko. Qu’en dites-vous?
Ousmane Kôllèla: nous craignons que nous ne soyons attaqués. Notre vie est en danger à partir du moment où la première autorité dit qu’elle ne peut pas assurer notre sécurité.
Entretien réalisé par Ibrahima Diakité depuis Dinguiraye pour Guinéenews