Le sommet de l’OTAN vient d’accoucher d’un semblant d’accord qui ressemble à s’y méprendre à un gros modus vivendi. Beaucoup de membres de l’Alliance Atlantique se sont réfugiés douillettement derrière une procrastination à long terme, jusqu’en 2024, parce que ne se sentant pas directement menacés dans l’immédiat et parce que mettre la main à la poche à hauteur de 2% de leur PIB est comme la mer à boire. (crédit-photo: RFI)
Par contre, d’autres pays de l’Alliance qui sont dans la gueule de l’ours comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et autres sont prêts à tout sans rechigner. Malheureusement ils sont minoritaires.
L’accord à minima trouvé par l’ensemble des 29 membres pour payer la contribution de 2%, est fixé à 2024. Seulement, Trump l’a de nouveau majorée à 4%, et aucun n’a protesté. N’y a-t-il pas des calculs de dupes dans cette affaire ?
Dans le calcul de Trump, hausser la contribution pour que les autres n’arrivent pas à payer le dispense aussi de payer. Gros malin !
Pour les autres membres, Donald Trump n’a plus aucune envie d’avoir quoi que ce soit à cirer au sein de l’OTAN, qui est un fardeau pour le contribuable américain, il l‘a crié sur tous les toits, il est capable de claquer la porte à tout moment pour la moindre contrariété. Accepter ses caprices sans conviction jusqu’en 2024 permet de le tenir en laisse, même si l’OTAN ne vit pas, mais qu’elle continue d’exister simplement. En 2024, c’est-à-dire après le probable ou l’improbable deuxième mandat de Trump, on verra la suite.
Tout cela montre à suffisance les divergences profondes entre l’Uncle Sam et les autres
Y a-t-il nécessité à renforcer l’OTAN ?
Oui pour une raison et non pour plusieurs. Oui, si l’Occident continue de parler et d’exiger la démocratie à tout le monde, à chercher à pousser l’OTAN a encercler la Russie et à prendre et occuper tous les points stratégiques à travers le monde tout en poussant les défenseurs des droits de l’homme à enquiquiner la politique intérieure des autres pour les déstabiliser vainement, sinon que pour les répressions gratuites. Qu’est-ce que les opposants de Poutine ont pu changer dans leur pays ? Où sont-ils et pourquoi les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme ne peuvent pas les tirer de là où ils sont ? Que dire du cas de Liu Xiaobo et de sa femme Liu Xia ? Que dire de Floribert Chebeya, en RDC ? Les conseillers sont-ils toujours les payeurs ?
Non, il n’y a pas de nécessité à renforcer l’OTAN, parce que la Russie n’allait pas annexer la Crimée si l’Ukraine n’avait pas l’intention d’amener l’OTAN sur ce terrain, comme elle n’attaquera pas la Pologne si elle n’est pas menacée, mais installer des missiles sous sa barbe n’est pas une bonne idée, parce que cela coûte cher à tout le monde, en plus c’est un défi et une provocation gratuite qui agacent Moscou.
Le risque peut venir d’un rien. Dans ce cas, plus l’OTAN se renforce, plus la tension augmente. Par contre, la défense commune européenne sans l’Uncle Sam et les Canadiens serait acceptable.
Le temps n’est plus à la guerre mais au développement, même dans cette guerre commerciale. Donald Trump le pense ainsi, ainsi que beaucoup d’observateurs. Pour toutes ces raisons tant bien que mal exposées, l’OTAN doit tomber dans l’obsolescence, car sa réviviscence ravivera la guerre froide, qui a plus d’inconvénients que la guerre commerciale. Cette impossible contribution de 2 à 4%en est une preuve et une raison. On se trompe, peut-être…