Plusieurs boulangers ont été arrêtés, ce mercredi 31 mars 2021, par des agents du commissariat central de cette ville pour avoir vendu la miche de pain à 4000 GNF.
Selon les responsables des boulangers, le directeur préfectoral du commerce sur ordre du préfet, Sâa Youla Tolno, et le gouverneur Mohamed garé, leur a imposé le prix d’une miche de pain à 2 500 GNF au cas contraire d’arrêter la production du pain.
Cependant, ces autorités administratives ont oublié que le prix d’un sac de farine et autres ingrédients entrant dans la fabrication du pain ont connu une hausse. Un sac de farine se négocie aujourd’hui entre 325 000 et 330 000 GNF. Ce qui est à la base de l’augmentation du prix de la baguette de pain.
Ce mercredi 31 mars 2021, le préfet a donc instruit des agents du commissariat central à aller traquer tout boulanger rencontré au rond-point du grand marché.
Interrogé, le président préfectoral de l’Association des boulangers de N’Zérékoré, Mamoudou Camara, persiste que le prix de la miche de pain sera vendu en fonction du prix du sac de la farine.
“Le préfet a mobilisé les policiers pour venir prendre nos pains et des personnes. Ils ont pris plus de 12 personnes et envoyé directement en prison. Maintenant, le combat continue. Tant que le gouvernement ne ramène pas le prix de la farine à son prix initial, nous n’allons pas diminuer le prix du pain. Ça fait 20 ans que nous revendons le pain à 2 500 GNF. Deux (2) mangues s’achètent aujourd’hui à 5 000 GNF. Un kilogramme de riz à 7 000 GNF alors que s’était à 3 500 GNF.
Ils n’ont rien dit. Mais si nous, nous augmentons seulement le prix du pain parce que le prix de la farine a augmenté, on nous crée des problèmes. Pourtant, ce n’est pas nous qui fabriquons la farine. Nous sommes des simples artisans. Ce que je vois, est que le combat continue. On n’a pas peur ! On n’a pas peur ! Si le prix de la farine monte, on augmente, et si ça descend, on diminue », a martelé Mamoudou Camara.
Il faut aussi rappeler que le président régional de ladite association a été arrêté le week-end dernier puis conduit à l’escadron mobile de N’Zérékoré où il a été placé en garde à vue avant d’être libéré.
Pour sa part, le directeur préfectoral du commerce, Oua Dopavogui, est revenu sur les raisons de l’arrestation des boulangers. »Nous avons fait presque trois semaines de réunion avec les boulangers y compris la chambre de commerce et les vendeurs de farine. Suite à ces concertations, j’ai rendu compte à l’autorité qui m’a chargé de leur dire de faire le pain à 2 500 GNF sinon d’arrêter la production. On leur avait d’ailleurs dit de vendre le pain au prix initial 2 500 GNF jusqu’à la fin de la période de négociation. Mais par surprise, on s’est rendu compte qu’ils sont en train de vendre le pain à 5 000 et 4000fg. J’ai même payé une miche à 5 000 GNF mardi. Le préfet a instruit de prendre toutes les personnes qui sont en train de vendre le pain à plus de 2 500 GNF”, dira-t-il.
Par contre, il a dit avoir reçu l’ordre “d’élargir les personnes arrêtées jusqu’à demain. Je suis donc en route pour la police pour que les personnes qui ont interpellées soient en liberté provisoire pour le moment. (…) Nous avons donc une grande réunion et nous serons même en direct avec le ministère du Commerce.”
Toutes nos tentatives de joindre le préfet Sâa Youla Tolno ont été infructueuses.