Le nombre de tuberculeux de la plus grande préfecture de la région forestière ne cesse d’accroître. Cette hausse de cas intervient dans un contexte de rupture de produits anti-tuberculoses.
A un intervalle de 3 mois, N’Zérékoré a connu 102 nouveaux, tous enregistrés au centre de lèpre, tuberculose et onchocercose (LTO).
Interrogé, Agnès Camara, chargée de la consultation curative au centre LTO précise : « cette journée mondiale de la lutte contre la tuberculose est une opportunité pour nous faire l’état des lieux. Force est de constater que nous sommes confrontés à une montée galopante du nombre de cas positifs mais aussi de à la rupture des produits. Car de décembre à février, nous avons enregistré 102 nouveaux cas. A cela, s’ajoutent 270 cas qui suivent le traitement depuis 3 mois.»
Difficultés dans les dépistages et dans la prise en charge sanitaire
Parlant des difficultés, Agnès Camara a mis l’accent sur la rupture totale des bandelettes qui permettent de réaliser les tests de tuberculose et même de VIH/SIDA. Pas seulement, la rupture des produits pour mieux accompagner les malades, est aussi évoqué comme une des difficultés rencontrée dans la lutte contre la tuberculose.
« Si on ne nous vient pas en aide, la situation risque d’être très compliquée. Parce que le traitement de la tuberculose se fait en deux phases. Il y a la tuberculose pulmonaire qui dure 6 mois et celle osseuse qui dure un an. Mais dans tous les cas, les traitements sont gratuits », a déclaré Agnès Camara.
Dans la même logique, Nyankoye, un patient tuberculeux renchérit : « mes produits sont finis depuis 17 jours. Aujourd’hui, cela fait quatre fois que je vienne ici. Et à chaque fois, on me dit que les produits sont finis. Il faut qu’on nous aide à avoir les produits, sinon… »
En attendant que le centre ne soit à nouveau approvisionné en médicaments et intrants, ces malades souffrants de tuberculose ne savent plus à quel saint se vouer. Vu que leur état de santé se dégrade, chaque jour qui passe sans une prise en charge adéquate.