Commençons tout d’abord par dire qu’il y a eu des accidents cette nuit de Noël. Certes, des accidents fortuits et de faible gravité, mais des accidents quand même. Cinq en tout : deux à Dixinn, un à Matoto et deux à Beyla. Tous se sont produits tard dans la nuit et ont concerné des motocyclistes. Pour les cinq cas, le bilan corporel et matériel a été léger. La police tenait pourtant à s’en passer, à tout prix. Elle voulait faire du sans faute, c’est-à-dire zéro accident, sur toute la ligne.
Pour réussir ce pari, on peut dire qu’elle a mis le prix. Avec l’appui des nouvelles autorités, elle a déployé des moyens humains et mécaniques considérables.
De mémoire de citoyen, jamais on n’avait atteint un tel niveau de mobilisation de la police à Conakry, depuis la genèse de cette opération de sécurisation des usagers qui a commencé, il faut le rappeler, en décembre 1985, à la création du Conseil National de la Prévention Routière Guinéenne (CNPRG).
Un dispositif impressionnant a été mis en place. Il est resté opérationnel et parfaitement tenu, toute la nuit de la célébration de Noël, sous l’œil vigilant et les encouragements de la haute hiérarchie du département de la sécurité et de la protection civile (Ministre, Cabinet, Direction Générale, services centraux) qu’on a aperçu, sillonnant les rues, pour s’assurer que tout se passe bien et encourager les hommes sur le terrain.
Très tôt dans la soirée, tant à Conakry que dans les centres urbains du pays, les 13 000 agents mobilisés par le département, ont été déployés dans les principaux carrefours réputés à risque, les places publiques et les lieux de réjouissance. Des patrouilles pédestres ont été organisées et des barrages-ralentisseurs installés pour rassurer les populations et ‘’casser’’ la vitesse des usagers, en voiture ou à moto.
De même, de nouvelles motocyclettes et des pick-up ont été aperçus, arpentant les rues avec une solennité et un prestige qui impressionnent et dissuadent en même temps. Tout cela dans la courtoisie et la sérénité qui réconfortent et mettent en confiance.
Les ordres donnés à tous ces effectifs ont été stricts : il n’est pas question de tracasseries ou de remise en cause de la liberté de circuler, garantie par nos textes en vigueur. Il faut protéger les citoyens contre tout ce qui affecte leur sécurité et celle de leurs biens et, partant, empêcher, quand il y a lieu, la commission d’infractions pouvant perturber l’ordre public ou entraîner des accidents.
L’objectif est d’harmoniser les relations entre la police et les populations, de façon à ce qu’elle soit acceptée par ces dernières comme un partenaire et non comme un adversaire. La police prévient et protège au lieu qu’elle réprime et violente.
Ainsi donc, jusqu’au petit matin, la situation a évolué paisiblement et tout portait à croire que le bilan de zéro accident était en vue. Mais, hélas, c’était sans compter avec le comportement imprudent et inattendu de certains motocyclistes qui ont tôt fait de déjouer ce pronostic.
D’où les cinq accidents enregistrés dans la nuit du 24. A ceux-là, se sont ajoutés deux autres cas survenus le lendemain 25 décembre, à Bambéto et à Kaloum. Dans le premier cas, c’est encore de moto qu’il s’est agi, alors que dans le second, c’est une voiture qui a heurté un agent, heureusement, sans gravité, nous a-t-on dit.
Rendez-vous est donc pris pour le 31 décembre. Une étape de loin, la plus difficile à gérer, vu la forte mobilisation de populations, toutes confessions confondues, qui vont fêter le nouvel an 2022. Pour que tout cela se passe sans accident, nous devons nous engager à nous comporter avec civisme et responsabilité. Bonne année à toutes et à tous.