A la tête du parquet du tribunal de première instance de Dixinn depuis le 4 janvier dernier, le procureur Algassimou Diallo a eu le temps d’observer les officiers de police judiciaire relevant de sa juridiction. Interpellation, garde à vue, établissement des procès-verbaux, traitement des cas d’abus de confiance et/ou escroquerie …
Dans de nombreux cas, le magistrat debout a constaté que la loi n’est pas respectée par les policiers et gendarmes. Il a donc tenu à les rencontrer à l’orée de l’application de la nouvelle politique pénale définie par les parquets de Conakry.
La rencontre s’est tenue dans la salle d’audience du tribunal de première instance de Dixinn. Algassimou Diallo, qui s’est fait accompagner par l’un des avocats généraux de la Cour d’appel de Conakry, en la personne de Mamadou Dian Bora, s’est voulu direct avec les OPJ. Il leur a clairement dit que l’heure n’est plus à la continuation dans les mauvaises pratiques. Il a donc exprimé son engagement à protéger ceux qui respectent la loi, mais aussi sa détermination à ne laisser passer aucun abus. « Ne prêtez pas le flanc qu’on annule nos procédures ici. Si une procédure est annulée par votre faute, le procureur n’aura vraiment pas les épaules larges pour garder quelqu’un quel que soit ce qu’il aura fait « , a prévenu le procureur qui a invité les Officiers de police judiciaire à la maîtrise du code de procédure pénale et du code de l’enfant, certains de leurs outils de travail.
À lire aussi
Le procureur Algassimou a aussi rappeléx au OPJ qu’ils n’ont pas à faire prendre des engagements aux citoyens. » Dans vos mains courantes, quand un abus de confiance ou une escroquerie est commise, il y a de ces officiers de police judiciaire qui s’arrangent avec les parties et qui disent au citoyen paye ce que tu dois. On fait engager la personne. Ce n’est pas ce qui vous est demandé. Parce qu’il y a un arrêté du ministre Bachirou Barry qui a été pris dans les années 86 et qui n’est pas encore rapporté. Cet arrêté dit qu’un engagement pris devant un officier de police, et des hommes en tenue de façon générale, est nul et de nul avenir »
Dans tous les cas, le procureur a indiqué aux OPJ que le parquet a institué un registre de discipline dans lequel tous les manquements qu’un OPJ aura commis à la direction du parquet seront notés. Il a prévenu que les sanctions pour ces manquements iront jusqu’au retrait d’habilitation d’officier de police judiciaire.
Déjà, l’avocat général Mamadou Dian Bora a confirmé que des OPJ ont déjà perdu leurs statuts d’officier de police judiciaire, moins d’un mois après leur habilitation. « Certains ne veulent pas s’inscrire dans les nouvelles orientations du parquet général. Ceux-là, vont se voir retirer leurs habilitations et ceux d’entre eux qui ont commis des infractions pénales feront l’objet de procédure judiciaire « , a dit Mamadou Dian Bora qui, au nom du parquet général, ne voudrait pas que les acteurs de la chaîne pénale soient ceux qui vont démentir la déclaration du Président selon laquelle » la justice sera la boussole de la Guinée « .