La Guinée, aux yeux de maints observateurs de la scène politique nationale, se présente comme un pays où l’anormalité est normale, vu que le déficit démocratique est énorme, et surtout que la sincérité des urnes n’a jamais été respectée lors des élections.
Un avis entièrement partagé par le président de l’organe provisoire du Mouvement démocratique libéral (MoDel). Dans une interview avec Guineenews dans l’émission Sans Concession, Aliou Bah a dressé un regard plutôt critique face à la situation.
« Nous sommes un pays négativement exceptionnel », a-t-il placé à l’entame de son intervention. Et comme pour justifier ses propos, le jeune leader a ajouté ceci : « Ce qui devait emmener les gens en prison à vie, en Guinée, c’est ce qui est souvent applaudi. On voit, c’est une société de contre-valeurs », s’est-il offusqué.
Pour notre invité, la Guinée a été pervertie depuis très longtemps par des cadres et autres dirigeants vicieux que le pays a connus. « Et je l’avais dit à l’entame, si nous ne travaillons pas à réorienter la trajectoire, c’est peine perdue. Parce que la plupart de ceux qui se sont alternés au pouvoir se sont contentés de mettre du vernis sur un bâtiment qui était déjà pourri, avec un soubassement complètement fissuré », a dénoncé avec ironie Aliou Bah.
Se montrant plutôt réaliste, le leader du MoDel a indiqué que la refondation dont on a besoin doit s’attaquer à la structure. Et cette structure, M. Bah l’identifie à l’Etat. « Parce que c’est le récipient qui contient tout le reste. C’est le canevas dans lequel on va tout mettre. Donc, une Guinée qui peut prospérer, a besoin d’être réorganisée. Et il faut des refondateurs, des gens courageux, des gens qui ont des idées et le courage de leurs idées et qui ont la pédagogie aussi de faire comprendre à la population de quoi il s’agit. Parce que l’échec de beaucoup de leaders aussi réside dans le fait qu’ils n’ont pas la pédagogie nécessaire pour faire comprendre aux populations ce qu’ils ambitionnent », a rappelé notre invité.
Pour définir une pédagogie politique, Aliou Bah a dit qu’il faille travailler sur la sociologie du pays, vu que les communautés ont leurs réalités. « Il faut en tenir compte. Il faut aller vers elles, leur expliquer c’est quoi le mal, leur expliquer qu’est-ce qu’il faut faire pour apporter des corrections. Parce que tant que vous n’avez pas l’adhésion populaire, c’est évident que vous ne pouvez pas réussir de grandes ambitions. A priori, il faut être sincère, venir vers eux, à cœur ouvert », a conclu le président du MoDel.
https://www.facebook.com/GuineenewsBoubahCom/videos/342995737090572/