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Nomination des chefs de quartier : c’est un pas vers la confiscation du pouvoir… (UDRP)

Le décret annonçant la nomination des chefs de quartier et de district par les gouverneurs, rendu public le 9 août, suscite de vives préoccupations dans le microcosme politique guinéen. Il est surtout loin de l’apaiser. C’est du moins l’état d’esprit que reflète cette interview accordée à Guinéenews par le président de l’UDRP (Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès), le docteur Edouard Zoutomou Kpoghomou.

« C’est une situation déplorable. Ce que j’observe, c’est l’établissement d’une forme de dictature militaire. Cette stratégie est mise en œuvre progressivement, en commençant par la nomination de gouverneurs, préfets et sous-préfets, qui sont en grande partie des militaires. Cette démarche s’étend désormais à la nomination des chefs de quartier et de district par les gouverneurs. Cette approche prolonge ce schéma. Les gouverneurs sont nommés par décret, de même que les sous-préfets. Si ce sont les gouverneurs qui doivent nommer les chefs de quartier… Cette mesure est profondément antidémocratique. La sélection des dirigeants devrait être du ressort des populations et personne d’autre. Car, ce sont elles qui sont légitimes pour choisir leurs représentants à la base. Le risque que présente cette stratégie, une fois les pions en place au niveau local, c’est de permettre à quelqu’un de confisquer le pouvoir en s’appuyant sur ces éléments déjà nommés. Le caractère problématique de la situation, c’est que la même administration qui organise ou souhaite organiser les élections, est celle qui nomme les dirigeants locaux. Cela ouvre la voie à une confiscation du pouvoir. Ce qui semble être l’objectif sous-jacent », dénonce Dr Zotomou.

Cette décision peut-elle assurer la neutralité de l’administration telle que proclamée par le CNRD ?

Le président de l’UDRP rejette cette idée en soulignant. Pour lui, ‘’… l’administration n’est pas neutre’’.  En clair, il exprime ses doutes quant à la neutralité de l’administration dans un pays où la majorité des citoyens sont enclins à obéir aux ordres sans discernement.

Dr Kpoghomou propose plutôt une approche pour garantir une administration neutre. A savoir, la nomination de personnes compétentes, indépendamment de leur origine ethnique ou régionale. Il considère que c’est ainsi que l’on peut réellement instaurer une administration neutre.

En ce qui concerne l’intérêt de l’administration actuelle vis-à-vis des élections, Dr Kpoghomou est convaincu qu’il existe des signes évidents de partialité. Il affirme que l’administration cherche à maintenir son pouvoir en place et craint que, dans les conditions actuelles, les élections ne soient que des simulacres. Cette position, précise-t-il, est partagée par son parti et l’ANAD (Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique).

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