Ce lundi 15 avril 2024, aux environs de 8 heures, l’ambiance était tendue entre les districts de Kamara et de Layadoula, tous deux relevant de la sous-préfecture de Nialia. Les citoyens de ces deux localités se sont affrontés en utilisant des cailloux, des lance-pierres et des gourdins. Selon nos informations, ces affrontements ont fait 32 blessés, dont 5 femmes, ainsi que des dégâts importants.
Des sources contactées par Guineenews affirment que le conflit entre les deux districts ne date pas d’aujourd’hui. Il trouve son origine dans une partie du fleuve Niger où une société chargée de la construction des rails effectue des extractions de sable. En raison de ce différend, les citoyens de ces localités ont cessé toute activité sociale et économique et n’ont plus de contacts entre eux. Aucun citoyen ne met un pied sur le territoire de l’autre.
C’est dans ce contexte qu’un citoyen du district de Layadoula a été appréhendé dans le district de Kamara avec des bidons de gasoil près de ladite société. Ainsi, il a été accusé de vol par les habitants de Kamara, même si un sage de Layadoula a plaidé en vain pour la libération du jeune homme.
Simultanément, des citoyens du district de Kamara ont interdit aux travailleurs de Layadoula qui œuvrent dans la société d’accéder à leur lieu de travail, ce qui a mis le feu aux poudres. Lorsqu’ils sont venus secourir leur collègue, un accrochage a éclaté.
Samba Mara, membre du bureau de la jeunesse du district de Layadoula, revient sur la cause de ces affrontements : « Tout a commencé avec un différend sur l’utilisation du sable, puis cela s’est envenimé lorsque le fils d’un notable de Layadoula a été arrêté par les habitants de Kamara. Malgré les tentatives de médiation, les deux parties ont durci leur position, avec des restrictions de déplacement imposées aux citoyens des villages respectifs. Des actions symboliques, comme l’interdiction des femmes de Layadoula de pêcher dans les eaux contrôlées par Kamara, ont exacerbé les tensions. L’exclusion des citoyens de Kamara des célébrations à Layadoula a également alimenté le ressentiment. Bien que des efforts de médiation aient été entrepris, le conflit s’est finalement transformé en affrontement violent lorsque des travailleurs de Layadoula ont été agressés sur le territoire de Kamara. »
De son côté, au nom de la jeunesse du district de Kamara, Layeba Cissé, donne sa version des faits. Selon lui, Layadoula et Kamara ont mutuellement interdit les activités entre eux, ce qui a conduit à l’appréhension d’un jeune de Layadoula par Kamara pour transport illégal de carburant. Malgré les demandes de libération du jeune par un sage de Layadoula, Kamara a refusé, exacerbant les tensions. Le retour du sage à Layadoula a renforcé les rancœurs, conduisant à une interdiction de la présence des habitants de Layadoula à Kamara, déclenchant ainsi les affrontements.
Rencontré au service des urgences de l’hôpital régional de Faranah, le Dr Aboubacar Dabo revient sur la situation des blessés : « C’est vers huit heures que nous avons été alertés par les autorités. Immédiatement, nous avons pris les deux ambulances pour nous rendre sur place. À notre arrivée, nous avons constaté qu’ils étaient en confrontation, une bagarre s’est déclenchée entre les deux villages. Nous avons alors commencé à prendre en charge les blessés au fur et à mesure. Au total, nous avons reçu 32 blessés, dont 4 graves, 15 présentant un traumatisme crânien et 13 des contusions simples. Parmi eux, il y avait 5 femmes et 27 hommes. C’est ce que nous avons traité au cours de la journée. »
Aux dernières nouvelles, un calme précaire règne après l’intervention des forces de l’ordre.