La question au tour de l’augmentation des salaires des fonctionnaires oppose Gouvernement, Patronat et Mouvement syndical depuis plusieurs semaines en République de Guinée. Cette négociation tripartite est loin de connaître son épilogue à en croire aux dires d’Abdoulaye Barry, président du comité de négociations du mouvement syndical. Invité ce vendredi, 6 octobre 2023 dans l’émission « Mirador » de FIM fm, ce syndicaliste a pointé du doigt la mauvaise foi du Gouvernement de procéder à l’augmentation des salaires des travailleurs. Il dévoile que plus de 7000 milliards sont inscrits dans la Loi de Finances Rectificative de 2023 pour les dépenses du personnel, alors que la masse salariale est de 2 mille milliards.
Aujourd’hui, le mouvement syndical veut savoir comment sont utilisés les 5000 milliards. Abdoulaye Barry, président du comité de négociation du mouvement syndical est revenu en détail sur la question ce vendredi.
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« Il y a une mauvaise foi du Gouvernement. Je peux le démontrer par à A+B du côté gouvernement aujourd’hui qui parle du dépense du personnel qui s’évalue au tour de 7360 milliards GNF. Pendant que dans cette enveloppe, c’est 2000 milliards qui concerne la masse salariale. Donc nous avons posé une question au gouvernement qui n’a pas été répondue. Où vont les 5000 autres milliards qui concernent les dépenses du personnel ? Vous ne pouvez pas aujourd’hui injecter 7000 milliards et vous vous dites que l’argent là c’est pour la dépense du personnel. Et vous prenez juste moins de 30% vous vous dites que vous investissez sur les salaires. Et les autres montants ça part où ? », s’interroge-t-il.
5 000 milliards détournés ou mal utilisés?
Pour Abdoulaye Barry, c’est le contraire qui devait se produire dans la normalité. Les 5000 milliards pour la dépense du personnel et les 2000 milliards pour les autres charges. « Normalement, les 5000 milliards devaient concernés les salaires. Les 2000 milliards concernent les autres charges du personnel. L’argent est déjà disponible mais c’est la mauvaise répartition des richesses. La politique que l’État a mis en terme de répartition des revenus est très mal fait. Nous savons que l’État depuis très longtemps ne traite pas bien les travailleurs… On a dit à l’État vous payez tout de suite 50% après l’assainissement du fichier des travailleurs vous payez les 40%. Donc, tout ça ce sont des facilités qu’on a données au gouvernement parce que nous sommes animés d’un esprit pour une sortie de crise», a-t-il déploré.