Les travaux de reconstruction ou de réhabilitation des routes nationales sont généralement financés par des partenaires financiers étrangers. Mais la route Kankan-Mandiana sera financée par le Budget national de développement (BND). En visite de terrain sur ce tronçon long de 83 km, ce dimanche 24 novembre 2019, le ministre des Travaux publics, Moustapha Naïté, a donné les raisons qui ont motivé le gouvernement à mettre la main dans la poche.
En voyant ce qui est fait depuis la reprise des travaux le 3 octobre, Moustapha Naïté s’est dit satisfait : « Nous marquons notre satisfaction quant à la reprise effective des travaux sur ce tronçon d’environ 83 km qui mène à Mandiana ville à partir de Kankan. L’entreprise (GUITER SA) avait déjà finalisé les 17 premiers kilomètres. Aujourd’hui, ils sont en train d’avancer sur la moitié du tronçon à 45 km. Ils ont fini pratiquement les couches de fondation. Ils sont en train d’avancer à pas de 8 km pour appliquer la dernière phase. Donc le bitume prendra un peu de temps. L’objectif visé ce que d’ici la saison des prochaines pluies que l’entreprise puisse atteindre la moitié du tronçon, c’est-à-dire 45 km. Je dois dire que nous sommes très satisfaits de l’évolution du travail. Nous avons effectué d’autres visites avec l’entreprise sur leur centrale à béton pour voir exactement l’équipement qui a été mis à disposition pour la mise en œuvre de ce contrat qui est financé par le BND qui, souvent, peut connaitre des ralentissements. »
Cette route va coûter à l’État guinéen plus de mille milliards de francs guinéens. Mais le ministre Naïté justifie les raisons qui ont poussé le gouvernement à financer ce projet sur fonds propres : « Les raisons sont toutes simples. D’abord c’est un financement du BND. La route Kankan-Mandiana qui a 3 grands ponts coûte environ 126 millions d’euros, plus de 1400 milliards Gnf. Donc un montant supérieur au budget qui peut être alloué à tous les départements par an. Donc il est important que nous sachions prioriser les routes qui ont besoin d’être entretenues et d’autres qui ont besoin d’être reconstruites. C’est ce qui fait que pour la plupart du temps, cette route a mis du temps parce que c’est un financement du BND et des allocations. Mais je peux dire que c’est une carence qui est soutenue et consistance. C’est une route qui relie la Côte d’Ivoire à la Guinée où vous avez des agglomérations avec une forte population surtout au niveau de Mandiana et aussi un vrai grenier agricole. Donc, c’est une route de développement. Économiquement, elle est très importante. C’est pourquoi, au niveau du gouvernement, nous avons jugé d’entamer la construction de cette route. »
Plus loin, Moustapha Naïté indique le souhait de voir les 45 premiers kilomètres complètement achevés avant le début de la prochaine saison des pluies : « L’objectif visé c’est d’arriver à 45 km totalement bitumé avant la prochaine saison de pluie, mais rendre tout le tronçon carrossable donc circulable au-delà du pont de Kodiaran qui est à 60 km de Kankan. »
Selon le chef de la mission de contrôle, Zamah Bah, cette route répond aux normes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO): « Cette route répond aux normes de la Cedeao. On a une chaussée de 7 m de 2×1 voies avec un accotement de 1m 50 et les accessoires. La couche de chaussée est composée d’une couche de litho-stabilisation c’est-à-dire on mettra 70% de la latérite crue et 30% de grave-concasseuse 031,5. C’est ce qui va constituer la couche de fondation au-dessus de laquelle nous allons mettre une couche de grave-bitume 0,020. Au-dessus, on mettra une couche de 10 cm d’épaisseur. Au-dessus de la couche de grave-bitume, on va mettre la couche de roulement qui est un enrobé semi-graini avec une épaisseur de 5cm. »
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