Le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Mory Sangaré a profité de sa conférence de presse, organisée ce lundi dans le cadre du bilan d’étape de son département, pour émettre des réserves sur le préavis de grève lancé par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) dirigé par Aboubacar Soumah, a-t-on constaté.
Interrogé sur le rapport final dressé par la commission de recensement mixte syndicat-gouvernement du personnel enseignant, le ministre Mory Sangaré a précisé qu’à date, qu’il n’a pas encore reçu le document.
«J’ignore la conclusion, je ne peux pas m’y aventurer», a-t-il répondu.
En ce qui concerne le courrier que du SLECG, déposé au niveau des autorités, faisant des réclamations, le ministre de l’Education Mory Sangaré précise : « nous avons pu lire dans le document une demande de recrutement des enseignants dits contractuels sans conditions. Je dis et je répète que le statut général de la fonction publique en ses différents articles dit que le recrutement se fait par voie de concours».
Quant aux autres revendications énumérées dans le document, M. Mory Sangaré fait remarquer que dans l’accord qui a levé le mot d’ordre de grève le 10 janvier 2019, nulle part il n’était mentionné quelque chose concernant les huit millions de francs guinéens comme salaire de base des enseignants.
Cependant, le ministre Sangaré soutient qu’il faut reconnaitre les efforts louables du gouvernement qui a payé 40% des salaires indiciaires avec rappel et même les fonctionnaires retraités ont perçu en avril dernier.
«Même pas une année, en octobre, le même syndicat s’est levé pour dire qu’il faut huit millions comme salaire de base. Nous avons passé trois mois de grève, même si elle n’a pas été largement suivie sur toute l’étendue du territoire», a-t-il rappelé.
Pour le ministre Sangaré, si aujourd’hui le SLECG réclame huit millions de francs guinéens comme salaire de base pour le personnel enseignant, alors qu’il n’a pas été mentionné dans le protocole d’accord, c’est un problème.
«Il faut que nos partenaires syndicats acceptent de laisser l’école fonctionner. Qu’ils trouvent des approches de réclamation qui ne soient pas celles qui aboutissent à l’arrêt total des cours dans les écoles. Chez nos voisins, les grèves sont de 48 heures ou de 72 heures. Et avec un préavis qui met suffisamment de temps pour aller à une grève. Mais très malheureusement chez nous, même en prenant le petit déjeuner, on peut dire lundi prochain, c’est la grève générale illimitée. Pourtant il y a un principe qui régit le mouvement syndical», a-t-il déploré.
Dans la même logique, le ministre Mory Sangaré a fait savoir qu’il a appartenu au SLECG.
«J’ai installé les bureaux de base du SLECG de Mamou à Koundara, de Télémelé à Tougué. Je sais par expérience, qu’un syndicat de l’Education ne peut pas prendre des gens pour dire qu’ils sont ses membres. Pour appartenir à un syndicat de l’Education, il faut appartenir à un des corps de l’Education. Je pense qu’ils sont dans l’excès, je compte sur la presse pour le ramener à l’ordre. Les choses commencent à bouger parce qu’ils parlent de préavis de grève et non de la grève», a-t-il expliqué.