« Le colonel Doumbouya n’a aucune légalité, aucune légitimité pour baptiser où débaptiser un lieu de la République de Guinée »
Présent à la conférence de presse de l’association des victimes du Camp Boiro ce samedi 18 décembre, Tierno Monénembo a aussi donné sa position sur le décret du président de la transition baptisant l’aéroport de Conakry. L’air très remonté, l’écrivain n’a pas seulement désapprouvé l’acte du colonel. En prenant la parole, « écœuré » le prix Renaudot 2008 n’a pas été tendre avec l’actuel homme fort de Conakry. « Cet acte est ignoble. C’est un « coup de poignard dans le dos » de la démocratie guinéenne, comme l’a dit Hawa Dramé. Mais c’est aussi le plus puissant facteur de division, qu’on n’a jamais connu depuis l’indépendance », …
Mais, prévient-il, « l’écœurement ne suffit pas, la colère ne suffit pas dans les circonstances ». Ajoutant que « ce qui est important à dire maintenant, c’est que cet acte est complètement illégal.»
Dans la même lancée, Monenembo enchaîne. « Le colonel Doumbouya n’a aucune légalité, aucune légitimité pour baptiser où débaptiser un lieu de la République de Guinée. Colonel Doumbouya n’est pas président de la République, c’est un putschiste. Il est là de fait, parce qu’il nous a débarrassés du régime néfaste d’Alpha Condé. C’est pourquoi nous l’avons applaudi pour cela. Il n’a aucune légitimité. Il n’est pas le président de la Guinée. Il n’a rien à décréter. Rien ».
Poursuivant, l’ex-exilé politique dénonce le fait « qu’en 2010, je l’ai fait remarquer, le premier ministre de transition signait des contrats miniers. Ce qui est interdit. Un gouvernement de transition gère les affaires courantes, il n’a pas à reconnaître un Etat, il n’a pas à rompre des relations diplomatiques, il n’a pas signé de contrats miniers».
Et de revenir sur le Colonel Doumbouya, qui, selon lui, «est dans l’illégalité la plus totale. Son acte est plus illégal que le 3ème mandat d’Alpha Condé ».
Un discours qui marque la fin de l’Etat grâce dont le CNRD et son président ont joui de la part des Guinéens depuis leur prise du pouvoir en septembre.