Après dix neuf jours de compétition, la Russie de Vladimir Poutine force l’admiration, impose le respect et surprend les plus sceptiques et surtout ses farouches adversaires. Depuis l’attribution de la Coupe du Monde à la Russie en décembre 2010 à Zürich par les 22 membres du Comité Exécutif de la FIFA, les médias occidentaux, notamment les Anglais n’ont cessé de discréditer, de faire l’amalgame et de tirer à boulets rouges sur la République Fédérale de Russie. Pendant près d’une décennie, les sujets portant sur la sécurité, le racisme dans les stades et le hooliganisme ont régulièrement et fréquemment fait la une de la presse occidentale.
Sécurité
La République Fédérale de Russie organise peut-être l’une des Coupe du Monde les plus sécurisées de l’histoire de cette compétition planétaire. À Moscou où nous sommes basés, une ville où vivent plus de 12 millions de personnes, aucun incident majeur n’a été enregistré sur les deux sites retenus pour la compétition, à savoir le Stade de Loujniki et celui du Spartak. L’un avec une capacité d’accueil de 81.000 places et l’autre peut recevoir 45.000 spectateurs.
Dans les rues de Moscou, au niveau des bouches de métro, sur les places publiques et aux alentours et sur les toits des stades, il y a une présence policière impressionnante. Par contre, les agents affectés à ces endroits sensibles, font leur boulot avec un grand professionnalisme et une discipline qui imposent l’affection. Ils sont calmes. Imperturbables. Ils encadrent et dirigent les foules sans avoir besoin de faire usage de tous les moyens qui sont mis à leur disposition.
Racisme
Tellement qu’on a lu et écouté des histoires sur le racisme en Russie, l’on se demande si Vladimir Poutine n’a réussi à mettre en prison tous les racistes avant le début du mondial. En tout cas, jusqu’ici aucun incident lié à des actes racistes n’a été signalé. Dans les rues de Moscou, il n’est pas rare d’entendre un klaxon derrière vous, une personne au volant d’une voiture qui vous lève la main et vous sourit. Même si tout le monde ne parle pas Anglais, nombreux sont ceux qui vous abordent dans les transports et espaces publics, se prennent en photo et essaient de discuter tant bien que mal avec vous. Au final, ils vous disent tous: Welcome in Russia.
Au stade de Loujniki, un photographe camerounais a même reçu un cadeau rare: «un policier m’a tout simplement offert son bonnet. À la sortie du stade je l’ai mis. Derrière, tous les autres policiers sont venus se prendre en photo avec moi. La scène était incroyable.», nous raconte-t-il.
Hooliganisme
En ce qui concerne les hooligans c’est-à-dire ces supporters violents qui cassent tout, provoquent des bagarres et blessent le plus souvent, ou ils sont restés à la maison, ou ils ont mis en avant la fierté nationale. Ceux qui supportent l’équipe russe dans les stades sont comme les autres supporters qu’on rencontre partout ailleurs, des gens normaux qui arborent les couleurs nationales, chantent fort, dansent et crient pendant 90 minutes pour booster leur équipe. Les casseurs et les violents n’ont été aperçus nulle part sur les 12 sites de la compétition. Du moins pour le moment.
Phase décisive
Depuis le dimanche 1er juillet dernier, la Coupe du Monde est entrée dans une phase décisive. Après l’élimination inattendue de l’Allemagne au premier tour, d’autres grandes nations de football comme l’Argentine de Lionel Messi, le Portugal de Cristiano Ronaldo et l’Espagne d’Andreas Iniesta, sont sortis de la compétition, à la surprise générale.
Considéré par les observateurs et les bookmakers comme l’un des plus grands favoris, le Brésil toujours en lice, compte laver l’affront subi à domicile en 2014 face à l’Allemagne. Toutefois, les Auriverdes amenés par un Neymar Jr étincelant et un Philippe Coutinho en grande forme doivent écarter les Diables Rouges de la Belgique le vendredi prochain pour être dans le dernier carré. Dans les autres 1/4 de finales, la France de Kylian Mbappé est opposée à l’Uruguay de Luis Souarez, l’Angleterre d’Harry Kane à la Suède et la Russie, pays organisateur à la Croatie de Luka Modric, éblouissant depuis le début du mondial.
Un compte rendu de Tanou Diallo, envoyé spécial de Guinéenews©, à Moscou, Russie.