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Mois de l’enfant & COVID-19, *Bakary désormais libre après plusieurs mois d’incarcération

Durant ce mois de juin, mois de l’enfant en Guinée, l’UNICEF a multiplié le plaidoyer auprès des autorités judiciaires pour la libération des enfants incarcérés.

En Guinée, la situation des enfants incarcérés dans les centres de détention est une préoccupation majeure pour le Ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de  (MASPFE) et les organisations internationales dont l’UNICEF. Ces enfants sont parfois incarcérées pour des raisons mineures et dans des conditions très difficiles. En cette période de la COVID-19, les enfants vivant dans cette situation courent un risque supplémentaire : celui d’attraper la COVID-19 à cause de la surpopulation carcérale et des conditions précaires dans les prisons. Pour pallier cela, l’UNICEF a mené un fort plaidoyer auprès du gouvernement guinéen pour que les enfants ayant commis des délits mineurs soient libérés de prison et a appuyé le MASPFE à les réinsérer dans la société.

Ainsi, Bakary, un jeune adolescent de 17 ans, a été emprisonné pendant quatre mois suite à un vol :« J’ai quitté Kankan pour Conakry en janvier 2020 et un jour lors d’une manifestation, je me suis faufilé dans la foule et j’ai volé une moto. C’est suite à cela que l’on m’a arrêté, puis envoyé à la gendarmerie de Hamdallaye, avant de me déférer à la maison centrale de Conakry » témoigne Bakary.

La première nuit de Bakary en prison a été très difficile : « Mon séjour en prison n’a pas été facile, c’est en ce moment que j’ai réalisé que je n’avais plus de dignité. Je dormais à même le sol avec le même habit et je n’avais pas plus de deux repas par jour » ajoute-t-il.

Bakary  en entretien avec les membres de l’ONG SOS Mineurs en Prison
Aboubacar Sidiki Diallo
Bakary lors de son entretien avec l’ONG SOS Mineurs en Prison

« Quand j’ai été informé de la prison qu’on doit me libérer, la nuit a été tellement longue que je n’ai pas pu dormir. Je remercie le bon Dieu et les initiateurs de ce projet, car j’avais beaucoup peur d’attraper cette maladie » se confie Bakary avec un sourire exaltant.

Depuis sa libération, Bakary est suivi par un assistant social de la direction nationale de l’enfance et un agent de protection de l’ONG SOS Mineurs en Prison, pour une réintégration effective dans sa famille ou dans une famille d’accueil.

« Lorsque nous avons reçu l’enfant ici au centre d’accueil, nous avons d’abord procédé à son écoute pour établir une relation d’aide et progressivement travailler sur son projet de vie. C’est suite à ces entretiens que nous accompagnons l’enfant dans ses projets » a affirmé Richard Lamah, Coordinateur national adjoint SOS Mineurs en prison.

Bakary lors de son entretien avec l’ONG SOS Mineurs en Prison
UNICEF Guinee/ A. S. Diallo
Bakary lors de son entretien avec l’ONG SOS Mineurs en Prison

Malgré cette douloureuse expérience, Bakary ne pense pas baisser les bras, dorénavant son seul objectif est de se préparer à affronter le BEPC, cette année, auprès de sa mère qu’il a retrouvé depuis sa libération grâce aux efforts des travailleurs sociaux.

« Ma maman m’a beaucoup manqué, j’avais très envie de la revoir. Je regrette aussi le temps perdu et je prends l’engagement de ne plus refaire la prison et de me consacrer à mes études » se confie Bakary, en larmes.

A l’instar de Bakary, depuis le début de l’épidémie de la COVID-19 en Guinée, une cinquantaine d’enfants ont été libérés de prison à Conakry, Labé, Mamou, Siguiri et N’zérékoré et sont en train d’être réinsérés dans leurs communautés.

La protection est un droit fondamental et primordial pour les enfants. L’UNICEF œuvre sans relâche auprès du gouvernement guinéen, pour que tous les enfants où qu’ils se trouvent puissent s’épanouir dans un environnement protecteur et rassurant.

Bakary* : le prénom a été modifié pour des raisons liées à la confidentialité

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