Plus de six mois après le meurtre de l’étudiant Amadou Boucariou Baldé, tué dans les violences enregistrées le 31 mai dernier dans l’enceinte de l’université Hafia de Labé, ses amis réclament toujours justice. Pour ce faire, les étudiants de ladite université ont d’abord projeté une marche pacifique ce jeudi 7 novembre. Une marche à laquelle ils ont finalement renoncé. Par la suite, ils ont été entendus par le procureur de la République près le tribunal de première instance (TPI) de Labé.
Interpellé par la radio Espace Foutah, Ansoumane Douno, le procureur du TPI de Labé précise : « vous savez lorsque l’intéressé est mort, aussitôt la justice a pris ses dispositions. On a commencé les enquêtes mais contre X. Parce qu’en réalité il y n’avait pas quelqu’un qui a porté plainte. C’est ainsi qu’on a saisi les autorités compétentes en la matière pour faire le travail. Et concomitamment d’ailleurs, il y a d’autres services qui s’étaient saisis de l’affaire à partir de nos instructions. Parce que nous avons demandé au directeur régional de la sûreté un rapport. Concernant la gendarmerie, on a demandé au commandant de la gendarmerie régionale de nous faire aussi un rapport sur l’intervention de l’escadron mobile sur le terrain. Donc ceux-ci ont aussitôt fait ces rapports. C’est à partir de ces rapports que nous avons rendu compte à notre hiérarchie. »
A l’en croire, la justice a aussitôt déclenché la procédure afin de faire toute la lumière dans cette affaire qui a fait grand bruit. « Après ces rapports, nous avons ouvert une information. On a saisi la brigade de recherche de la gendarmerie à faire le travail. Effectivement, ils ont fait le travail. Car, on n’a pas voulu tarder trop sur les enquêtes au niveau de la brigade de recherche, on a saisi un juge d’instruction », a déclaré Ansoumane Douno qui déplore le désintéressement de la partie civile : « quand les jeunes sont venus, je les ai reçus à domicile et je leur ai dit que comme y avait des étudiants qui sont sur le terrain, de venir devant le juge d’instruction et expliquer exactement comment les choses se sont passées. Cela va faire évoluer la procédure. Le lendemain quand j’ai vu le juge d’instruction, il m’a dit qu’il n’a vu personne. La fois dernière aussi il y a un étudiant qui est venu au nom de ses amis, je l’ai conduit chez le juge d’instruction. On lui a expliqué qu’il faut faire la convocation, me la remettre et je vais aller avec à Conakry. Hier, j’ai retrouvé un groupe d’étudiants qui était venus des différentes universités. Ils sont se sont entretenus avec moi et je leur ai expliqué tout, de long en large. Il faut qu’ils se retrouvent afin de dire aux étudiants qui ont suivi l’affaire de venir devant le juge d’instruction et témoigner. »
Pour l’heure, les enquêtes se poursuivent et cet autre meurtre est loin d’être élucidé et les étudiants exigent à ce que toute la lumière soit faite sur la mort de leur ami.