Abdourahmane Sow, Commerçant au marché de sonfonia : « Une intervention au Niger serait une très mauvaise idée parce que ça va exposer carrément Bazoum et sa famille. A ce stade, la solution c’est la voie diplomatique que les chefs d’Etat de la Cedeao essaient de dialoguer avec les putschistes au pouvoir pour connaître leurs aspirations et avoir une transition rapide au Niger. Mais la cedeao ne peut pas dire que ses aspirations ne comptent pas que c’est Bazoum ou rien. Il faut le dire clairement, le retour de Bazoum au pouvoir n’est plus possible sauf peut-être après la transition. Mais dire que les militaires vont quitter pour redonner le pouvoir au président déchu, cr n’est pas possible. la Cedeao est en train de rêver là. »
Fanta Camara, diplômée en science politique et gérante d’un kiosque de transfert d’argent : « La Cedeao doit avoir le sens des priorités. Aujourd’hui, elle devrait plutôt se concentrer sur la lutte contre le terrorisme. Nous avons vu ces derniers temps les attaques qui se multiplient au Niger. Donc, le terrorisme est déjà dans la zone. On connaît la menace existentielle de ces groupes alors il ne faudrait pas disperser nos forces pour aller attaquer un pays. Parce que les terroristes ne vont pas rester assis pour observer, ils vont plutôt profiter pour gagner du terrain. »
En moins de trois ans, quatre présidents ouest-africains ont été renversés par des militaires. Cette prise du pouvoir par les militaires « n’est pas la solution pour les pays africains » a en croire Souleymane Bah, enseignant. « il faudrait que l’Afrique sache que ce n’est pas le coup d’État qui fera notre affaire, mais il faut plutôt penser à mettre en place des institutions fortes qui peuvent vraiment aider l’Afrique aussi à sortir de ce chaos et à se prendre en charge. Mais tant qu’on n’arrive pas à se prendre en charge et que les politiques africaines sont dictées par les autres, il va sans dire que des coups fourrés comme ça peuvent venir à tout bout de champ. C’est ce qui explique aujourd’hui ce qui se passe au Niger, au Burkina Faso, ce qui explique ce qui se passe même en Guinée. parce que quelque part, les décisions sont prises ailleurs et nous n’arrivons pas à prendre notre destinée en main et je pense que c’est ce qui pousse ces groupes à un moment donné pour dire bon, écoutez, on inverse l’ordre, on va voir ce qui va se passer », deplore-t-il.
Mamadou Mouctar Bah, stagiaire à Guineenews