Veuve du Docteur Bocar Maréga, mort en 1969 dans les geôles du Camp Boiro, Mme Maïmouna Bâ Maréga doit son salut à son exil ivoirien entamé en début des années 70. Elle vient de présenter sa première œuvre littéraire intitulée « Mémoires d’une rescapée de la dictature de Sékou Touré ».
C’était en présence du ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux, du président du groupe parlementaire Les Libéraux Démocrates, de l’épouse du chef de file de l’opposition, ainsi que de nombreux autres invités.
Dans cet ouvrage de 200 pages, édité par la maison d’édition ivoirienne, Nei Céda, l’auteure explique les tortures et autres sévices corporels exercés sur les pensionnaires de cette maison carcérale qui a englouti des milliers de vies.
Sur ses motivations à écrire sur ce sujet, dame Maréga dit mûrir cette intention depuis une vingtaine d’années. Mais au regard de son statut de mère de 5 enfants ayant perdu son époux alors qu’elle avait 36 ans, indique qu’il « fallait faire bouillir la marmite. Donc, je me suis réservée à élever mes enfants et à préparer ma carrière », a-t-elle témoigné.
L’ouvrage est préfacé par le Pr Djibril Tamsir Niane. Dans son speech de circonstance, il a indiqué que l’ouvrage de Maïmouna Bâ Maréga occupera d’emblée une place de choix dans le panthéon de la littérature de douleur produite par les Guinéens en vue de dénoncer et fustiger les crimes et d’autres atrocités perpétrés sous le règne de Sékou Touré.
« C’est l’œuvre d’une intellectuelle qui a miraculeusement échappé au réseau compact et insidieux mis en place par le régime guinéen, au lendemain même de l’indépendance », a fait remarquer le Pr Niane.
Issue de la première génération des jeunes filles à avoir fréquenté l’école française Maïmouna Bâ Maréga est diplômée de l’Université de Paris et mère de l’honorable Fodé Maréga, député uninominal de Dinguiraye.