Après avoir passé près de dix ans à Coléah-Moussoudougou, dans la commune de Matam, la Maison de la Presse (MDP) de Guinée s’installe désormais en haute banlieue de Conakry, plus précisément à Kipé-Dadia, dans la commune de Ratoma.
Ce déménagement, selon le président du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse, est dû aux coûts élevés que payait la structure à Coléah. A sa création en 2010, la MDP recevait des soutiens des ambassades américaine et française, puis ceux de l’Union européenne. De nos jours, toutes ces institutions ont arrêté leurs appuis. D’où les difficultés de la maison des journalistes guinéens.
«Confrontée à d’énormes difficultés financières depuis 2 ans quand l’Union européenne a cessé d’apporter son aide annuelle pour son fonctionnement, la Maison de la Presse de Guinée n’avait d’autre choix que de déménager en haute banlieue de Conakry pour amoindrir les coûts de location qui grevaient toutes ses finances », a expliqué le président du Conseil d’Administration, Amadou Tham Camara. Une chose qui, selon lui, ne va pas résoudre définitivement les problèmes, car « la solution pérenne et définitive, c’est une Maison de la presse construite par le gouvernement guinéen pour la presse comme cela se fait dans plusieurs pays ouest-africains. »
Avant que cette éventualité ne se confirme sur le terrain, Amadou Tham Camara a pensé au renouvellement des équipements informatiques de la MDP. C’est pourquoi il sollicite l’appui de Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). « […] En attendant, nos équipements informatiques devenant obsolètes, nous avons sollicité le concours du PNUD qui a prestement répondu et favorablement en livrant hier (2 mai 2019, ndlr) ici 12 ordinateurs bureautiques, cinq modems wifi pour Internet, quatre imprimantes, trois photocopieuses et six onduleurs d’une valeur totale de 195 millions 250 mille GNF. »
Offrir aux journalistes guinéens un maison, c’est, selon le ministre de l’Information et de la Communication, Amara Somparé, une préoccupation du président Alpha Condé.
« En ce qui concerne la réalisation d’un bâtiment proprement parlant, je pense que c’est une préoccupation du gouvernement guinéen. Et le président de la République en est tellement soucieux qu’il l’a inscrit dans le cadre organique du ministère de l’Information et de la Communication. Au titre des projets et programmes, il existe la réalisation de la Maison de la presse pour les journalistes guinéens », a-t-il annoncé avant d’ajouter qu’ils sont en train de finir le schéma architectural de l’infrastructure : « nous avons déjà une proposition de schéma architectural que nous sommes en train d’étoffer. Et je pense que nous allons très bientôt en quête de financement pour pouvoir réaliser cette maison de la presse qui tient tant à cœur les journalistes guinéens. »
Eloi Kouadio IV, Directeur pays adjoint PNUD, rappelle que son institution, une fois saisie par le Conseil d’Administration de la Maison de la Presse de Guinée, s’était empressée de faire ce don. Car, elle reconnait l’importance du rôle que joue la presse dans une démocratie.
«Ce don, c’est une réponse à une requête qui a été formulée par le CA de la MDP. Donc, nous avons fait les diligences dans le cadre de notre programme de gouvernance pour que les médias puissent avoir un espace d’expression, de toute la responsabilité du rôle important que les médias jouent dans une démocratie. Nous nous sommes empressés de fournir ce petit kit de matériels informatiques, mais qui n’est qu’un début d’une action qui va se poursuivre en partenariat avec le ministère de la Communication par rapport à son agenda principal, suite au programme qui a été établi pour lequel le gouvernement va mobiliser des ressources. Et mobiliser des ressources domestiques, donc internes, nécessite aussi l’accompagnement des partenaires au développement. C’est dans cette dynamique que nous allons nous inclure en tant que PNUD», a-t-il déclaré.
Située à Kipé Dadia, en face du Cyber JMJ, la Maison de la Presse va continuer de s’installer progressivement pour offrir aux journalistes guinéens un cadre de travail approprié.