Dans le cadre de mieux organiser la défense des journalistes qui sont poursuivis ou qui seront éventuellement poursuivis devant les tribunaux, des avocats, au nombre de quatre, ont décidé d’unir leurs forces. Me Frédéric Foromo Loua, Me Mohamed Bérété, Me Salifou Béavogui et Me Pépé Antoine Lamah sont les quatre avocats membres dudit collectif.
« Il a été décidé de mettre en place un collectif d’avocats pour gérer les dossiers des journalistes qui sont pendants devant les juridictions nationales. Le collectif a aussi pour mandat de gérer d’éventuelles poursuites qui seraient engagées contre les journalistes dans l’exercice de leur profession », a expliqué Me Frédéric Foromo Loua lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 1er novembre à Conakry.
L’avocat rappelle que les journalistes ne doivent être poursuivis que sur la base de la loi sur la liberté de la presse en Guinée : « C’est aussi l’occasion de rappeler que les journalistes, dans l’exercice de leur profession, ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi L02 du 22 juin 2010 qui dépénalisé le délit de presse dans notre pays. Invoquer une autre loi pour poursuivre les journalistes constitue une tentative d’intimidation, de musellement. »
Sidi Diallo, Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée (SPPG), a fait savoir qu’il était nécessaire de mettre en place ce collectif pour accompagner les journalistes dans l’exercice de leur profession : « Ce collectif a été créé pour accompagner les journalistes dans l’exercice de leur travail. Vous savez très bien que ces dernières années, ils sont nombreux ces journalistes à avoir été inquiétés. D’ailleurs, certains ont même été violentés, malheureusement. On n’oubliera jamais ce qui s’est passé du côté de l’escadron mobile n°3 de Matam, et d’autres dossiers concernant les médias. »
Le 30 octobre 2017, plusieurs journalistes ont été bastonnés, leurs matériels de travail détruits par des gendarmes à l’escadron mobile n°3 de Matam. Selon Moussa Iboun Conté, président de l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), ce dossier qui est pendant devant la justice est très avancé : « Comme Sidi l’a dit, pour le dossier de l’escadron mobile de Matam où les journalistes ont été violentés, leurs matériels détruits, ce dossier est très avancé/les responsables de cette violence inouïe et de cette destruction illégale des matériels de travail des journalistes ont été identifiés. Il s’agit de trois gendarmes dont les unités ont été identifiées. Donc Me Béa a fait un travail de professionnel en allant jusqu’à les identifier, les localiser. »
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