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Me Mory, ministre de la Justice : pourquoi Dalein est séquestré et son siège perquisitionné

Aux côtés du chef de la diplomatie guinéenne, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a pris part au conclave tenu ce jeudi 22 octobre avec les diplomates en poste à Conakry. C’est la salle de conférence du ministère des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger qui a servi de cadre à cet effet.

Au sortir de la salle, Me. Mory Doumbouya, revenant sur ce qui a été dit loin des micros et caméras de la presse, a rappelé avec force dès l’entame de ses propos que ‘’nous ne sommes pas dans une République bananière’’.

« Nous sommes dans un Etat souverain qui a ses règles et nous sommes en matière de compétition électorale. Nous tenons donc au respect des droits de la République. Aucune velléité de déstabilisation des institutions ou de l’ordre public ne sera tolérée. Et l’Etat prendra toutes les mesures pour faire régner l’ordre et la sécurité dans le strict respect des lois », a déclaré le Garde des Sceaux.

Interpellé sur la séquestration dont fait l’objet Cellou Dalein, candidat et président de l’Ufdg à son domicile, Me Mory Doumbouya la justifiera en ces termes : « il s’agit de mesures de sûreté dans l’intérêt même de ce candidat et dans l’intérêt de la République. Et puisque vous le savez, il y a des velléités de représailles des deux bords. Il y a des extrémistes des deux bords. Il est du devoir de l’Etat d’aménager des mesures de sûreté pour ne pas tomber dans un scénario à la rwandaise. Parce que nous connaissons le plan machiavélique du camp d’en face : c’est de nous amener et nous traduire dans des scénarios d’atteinte à l’intégrité physique d’une personnalité politique pour qu’on crie à des violences à relent ethnique. Mais le rôle de l’Etat est justement de préserver l’ordre et la sécurité, éviter que le pays ne bascule dans un cycle de violences ».

Descente des gendarmes au siège et au QG de l’UFDG

En ce qui concerne les mesures prises également au niveau du siège (de l’Ufdg, ndlr) ou de n’importe quel endroit, le ministre de la Justice précise : « il est du devoir et des prérogatives des officiers de police judiciaire lorsqu’ils sont autorisés par monsieur le Procureur de la République ou les parquets compétents, d’enquêter et de traquer tout fauteur de troubles. Voilà ce que nous sommes en train de faire. Mais tous les fauteurs de troubles seront traqués jusque dans leur dernier retranchement et seront mis hors d’état de nuire. Il faudrait que les règles du jeu soient claires. « 

A la question de savoir ce qui aurait été saisi au siège de l’Ufdg, le ministre de la Justice a déclaré que c’est trop prématuré de parler des résultats d’une saisie. « Nous sommes dans une situation d’enquête. Ce n’est pas devant la presse que je vais me mettre (…) au risque violer la loi, les éléments pertinents liés aux dispositions générales régissant les enquêtes judiciaires », a-t-il.

Descente policière ou perquisition ?

Interpellé par la presse sur la confusion ou nuance dans les interprétations juridiques faites de cette descente, le ministre Doumbouya, s’arc-boutant sur le principe sacro-saint de l’indépendance du système judiciaire, martèlera :  » à vous de qualifier ainsi. Nous sommes en train d’attendre les résultats des opérations. Et le moment venu, le parquet compétent donnera la qualification qui convient. Je suis le Garde des Sceaux. Je suis respectueux de l’indépendance du système judiciaire. »

De sources officielles rapportent que les violences d’hier mercredi ont occasionné neuf morts à Conakry. A ce propos, Me Mory Doumbouya a déclaré que personne n’éprouve du plaisir à se réjouir de la mort d’un Guinéen.

« Chaque cas de mort met l’autorité de l’Etat dans une situation d’amertume. Mais il faut faire cesser les violences à tous les niveaux. D’abord, nos condoléances. Et ces condoléances ont été officiellement présentées par le ministère de la Sécurité et réitérées ici par le gouvernement. Le moment venu, comme nous l’avons toujours fait, des enquêtes seront ouvertes et des procédures régulières seront mises en place avec la collaboration et la participation de la communauté internationale, de nos compatriotes, des parents des victimes. Des dispositions seront prises pour que les cours et tribunaux jouent leur rôle et que ces procédures soient examinées dans la plus grande impartialité », a promis Me. Mory Doumbouya.

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