Hors de la salle d’audience, l’avocat des accusés dans le dossier sur l’attaque contre le domicile d’Alpha Condé en 2011 est revenu sur la demande un peu ‘’surprenante’’ de ses clients de ne pas être jugés ce lundi 11 février 2019. Selon Me Salifou Béavogui, la stratégie vise à mieux se préparer et aussi attendre une improbable grâce présidentielle. Lisez ses explications :
Pourquoi demander un report sine die alors qu’on est en prison depuis 2011 ?
«Il faut d’abord reconnaître que c’est la défense, à travers ma personne, qui a mené toutes les démarches pour que le dossier du commandant AOB et monsieur Jean Guilavogui soit programmé afin qu’il ne reste pas indéfiniment en prison. Et c’est l’occasion pour moi de remercier très sincèrement le procureur de la République près le tribunal de première instance de Conakry II qui ne ménage aucun effort pour le respect des droits de la défense. Nous avons les dossiers les plus durs avec lui, mais il faut reconnaître qu’il est très respectueux des principes qui protègent la défense. Ce n’est pas de la flatterie ni de la démagogie. Je sais de quoi je parle. Il faut être dans la scène pénale à Conakry pour le comprendre. Quand c’est la loi, il ne transige pas.
Je reviens sur mes propos pour dire que c’est nous qui avons mené les démarches, et avec l’appui du procureur général, le dossier a été programmé. Mais, à l’audience, nos clients ont dit qu’ils ne sont pas prêts à être jugés aujourd’hui et ils ont souhaité un temps nécessaire pour se préparer sérieusement dans ce dossier. Etant donné que nous venons dans ce procès pour qu’ils soient purement et simplement acquittés, nous pensons qu’avec ce report sine die, nous allons nous préparer davantage. Je profite d’ailleurs de l’occasion pour remercier vivement le Président de la république qui a accordé sa grâce à madame Fatou Badiar et trois autres. Je souhaite très humblement et très respectueusement qu’il ( le Président) accepte d’accorder la même faveur aux deux autres que sont le commandant AOB et monsieur Jean Guilavogui.»
Est-ce que ça veut aussi dire que les conditions de détention se sont améliorées ? Parce qu’à un certain moment ils étaient pressés de sortir de la prison.
«Justice précipitée, égale justice dérapée. C’est aussi égal à une mauvaise justice. Ce n’est donc pas parce qu’ils sont dans de meilleures conditions de détention qu’ils demandent ce report. Mais c’est parce que nous voulons vraiment mieux nous préparer. Si d’ici là nous avons la chance de bénéficier d’une grâce présidentielle, nous dirons aussi Dieu merci.»