Les différentes organisations de la société civile guinéenne ont tenu ce mardi 10 juillet une marche pour dénoncer le passage du litre de carburant à la pompe de 8 mille à 10 mille GNF. Cette action vise à contraindre le gouvernement à revoir sa décision en maintenant le litre à son prix initial.
A 9 heures, quelques acteurs non moins importants par leur nombre, à la tête desquels il y avait entre autres, le reggae man Elie Kamano, qui sont partis du rond-point de la Tannerie, le point de départ de la marche. Avec des slogans « 8000 GNF, c’est bon », faisant référence au prix du litre de carburant, ils affichent leur engagement à » aller jusqu’au bout ».
Si au départ, le nombre de marcheurs était très peu, beaucoup de citoyens ont grossi les rangs après. Car, certains les ont rejoints au camp carrefour alors que d’autres, venus de l’autoroute Le prince, les attendaient au niveau de l’aéroport.
Bref accrochage entre Dr Faya et les gendarmes
Des acteurs politiques ont également participé à la marche. Le président du Bloc Libéral, de Dr Faya Lansana Millimouno, a même été prié par des gendarmes de sortir de la foule à cause de sa caquette de politicien. Une chose que les acteurs de la société civile n’ont pas acceptée, le principal concerné également. Puisqu’il n’aurait pas participé à la marche en tant que politicien, mais en tant que citoyen. « On est avant tout citoyen. On est citoyen avant de devenir politique ou autre », lance un des marcheurs en direction des gendarmes.
Le long de la route, le nombre de marcheurs grossissait progressivement. A la Carrière, on voit Sorya Bangoura, le responsable fédéral de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Matam, accompagné de plusieurs jeunes, a rejoint le groupe.
Encadrée par la gendarmerie à la tête de laquelle se trouvait le colonel Balla Samoura, Commandant de la gendarmerie régionale de Conakry, la marche n’a pas, pendant le cortège, connu d’incidents. Des chants de l’hymne national de Guinée, des slogans » le litre à 8.000 GNF », « le litre à 5.000 GNF », ou encore des propos hostiles au président de la République et à son Premier ministre, ont été entonnés par des jeunes le long de la marche jusqu’à l’esplanade du stade du 28 septembre, point de ralliement.
Depuis les événements de janvier-février 2007, la société civile n’a pas réussi à organiser une telle mobilisation contre une décision des autorités. Il faut tout de même préciser qu’il y avait parmi les manifestants beaucoup de militants politiques, même si, faut-il le rappeler, que ce sont des citoyens qui ont marché et non des politiciens.