En Guinée, environ trois jeunes sur cinq sont touchés par le chômage et le sous-emploi, selon une statistique fournie par l’UNFPA-Guinée. Ce qui nous amène à nous poser la question de savoir si la situation des jeunes diplômés sans emploi en Guinée est-elle vraiment une préoccupation du gouvernement guinéen ? Pour vaincre cette problématique du chômage, cela nécessité une démarche très structurée pour prendre en compte tout le potentiel du pays.
C’est le cas à Kindia où de nombreux jeunes diplômés sans emploi ambrassent des activités génératrices de revenus afin de subvenir à leurs besoins. C’est un constat fait par la rédaction régionale de votre quotidien électronique basé à Kindia.
Chaque jour, des jeunes envahissent les différents marchés de la place à la recherche du quotidien et les grands carrefours de la ville ou autres lieux publics. La plupart, ce sont des diplômés sans emplois qui s’organisent en groupes pour exercer des petites activités pour survivre.
« Ça fait 4 ans que j’ai terminé mes études à l’université de Kindia. Je suis diplômé en Comptabilité. Mais très malheureusement dans notre pays, on ne gagne pas d’emploi. J’ai décidé avec mes amis de me lancer dans la vente des habits friperies et au jour d’aujourd’hui cela nous apporte beaucoup. Au lieu de s’assoir pour faire le thé dans le quartier ou de compter sur des gens qui n’ont même pas la volonté de vous aider fait quelque chose au moins pour se prendre en charge. Nos parents ont vieilli et il n’y a personne pour s’occuper d’eux. C’est pourquoi nous exercions ce petit commerce », explique Ibrahima Camara.
Hormis ce groupe d’amis vendeurs des habits friperies, certains évoluent aussi dans d’autres secteurs privés comme des salles de jeu au hasard ou des télécentres. Partout ces jeunes diplômés sans emploi sont présents et ils sont majoritairement des désœuvrés.
Pour sa part, Alpha Boubacar Bah, diplômé en histoire des relations internationales : « (…) je ne veux pas rester à la maison pour demander des services aux parents. Quand j’ai fini, j’ai déposé mes dossiers dans beaucoup de services pour des stages sans succès. Donc, j’ai jugé nécessaire de me débrouiller dans l’entrepreneuriat en ouvrant un kiosque où je fais le transfert d’argent pour les gens. Au moins cela m’arrange un peu puisque je parviens à me prendre en charge et certains besoins de ma famille ».
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Pour une autre catégorie d’étudiants diplômés sans emploi, la question de l’employabilité se pose avec acuité en Guinée. Pour eux, il faut avoir des relations où un parent proche pour avoir de l’emploi en Guinée.
« Aujourd’hui, le gouvernement guinéen ne veut rien faire pour la création de l’emploi jeune. Nombreux sont parmi eux des diplômés sans emploi ou qui ont abandonné leurs parents pour s’aventurer dans d’autres pays à la recherche d’une vie meilleure.
Tout cela, c’est la faute à nos dirigeants. Actuellement si tu ne fais pas la démagogie auprès des politiciens tu n’auras pas de quoi manger. C’est pourquoi certains si ce n’est pas la période électorale ils ne peuvent pas vivre. Soit, ils se retrouvent autour du thé pour parler de tout et de rien ou prendre le chemin de l’immigration clandestine » estimé Saikou Yaya Baldé, diplômé en gestion d’entreprise.
Certes, être embauché est difficile dans notre pays, mais certains mettent en cause le manque d’une formation qualifiée. « C’est vrai qu’il est difficile de trouver de l’emploi dans notre pays mais il faut aussi dire qu’il y a de nombreux étudiants diplômés aujourd’hui qui ne sont pas bien formés. Ceci peut être aussi un facteur principal du manque d’emploi qu’il faut prendre en compte. Certains ne peuvent pas te rédiger une demande correctement comment ceux-ci peuvent gagner de l’emploi », s’interroge Mamadou Aliou Sow.
En Guinée, pour obtenir de l’emploi, cela relève du parcours du combattant. Mais comme le disait quelqu’un, une nation vaut ce que vaut sa jeunesse.
Cette réalité interpelle le gouvernement guinéen à la création d’entreprises pour absorber les nombreux sortants de nos institutions d’enseignement supérieur.