En cette période d’étiage, les abonnés de la SEG (société des eaux de Guinée) de Labé se demandent à quel saint se vouer pour s’approvisionner en eau courante. Pour cause, l’unique entreprise en charge de la distribution de cette denrée devenue de plus en plus rare est régulièrement en panne. Soit, c’est le moteur qui est défectueux, soit c’est une rupture de carburant qui est enregistrée. Dans l’un ou l’autre des cas, ce sont les clients qui payent les frais de cette mauvaise gestion.
Une situation qui révolte Binta Barry, ménagère rencontrée au quartier Konkola de Labé : « on a fait une semaine sans voir une goutte d’eau au niveau de notre robinet. Imaginez le calvaire en cette période. On ne comprend rien de la déserte de la SEG. Chaque deux jours, ils nous parlent d’une panne, d’un souci, d’un problème. Donc, on paye les factures sans pour autant profiter. Et chaque année, c’est la même chose à la même période » dénonce-t-elle.
Interrogé sur cette situation, El hadj Mamadou Yéro Baldé, le conseiller technique du directeur régional de la SEG de Labé tente de justifier cette crise : « vous savez qu’à Labé, le nombre de clients a augmenté alors que nous n’avons qu’un seul groupe. Et ce seul groupe là tourne les 365 jours de l’année. Donc, avec ça, parfois on a des problèmes (…) Avec le même groupe, la température monte. Et quand la température monte, on est obligés d’arrêter. Normalement, on devait avoir deux groupes mais les moyens nous manquent car la facturation ne couvrent pas nos dépenses », révèle ce cadre de la SEG de Labé.
Révolté par le manque criard d’eau dans la commune urbaine de Labé, Mamadou Alpha Diallo, un abonné de la SEG, parle de vol organisé de carburant au niveau de la SEG de Labé : « la SEG est en train de se foutre de la population. Sinon, on ne peut pas avoir une même panne à chaque semaine. En vérité, soit le carburant qu’on leur donne ne suffit pas, soit ils sont en train de l’utiliser à d’autres fins alors que les abonnés sont laissés pour compte. Ils sont capables de tout car c’est évident qu’ils n’utilisent qu’une petite quantité du carburant prévue pour l’alimentation de leur source d’énergie. En tout cas, si le groupe tournait normalement, les abonnés allaient être les premiers à le sentir. Ce qui me choque davantage, c’est le silence des autorités locales qui sont bien informées de cette situation ».
Revenant à la charge, El hadj Mamadou Yero Baldé, le conseiller technique du directeur régional de la SEG de Labé, soutient que le groupe électrogène a une consommation horaire de 62 litres par heure avec une dotation en carburant de 20 000 litres par mois. Par contre, malgré les multiples accusations, car, pour qui connait les arrêts d’approvisionnement en eau sont récurrentes à Labé. Ce cadre de la SEG de Labé écarte toute éventualité de vol de carburant par son service.
En plus du fait que c’est une dizaine de quartiers sur les 28 de la commune urbaine qui sont servis par la SEG, le problème d’eau reste et demeure entier.