Des élections et des manifestations sont prévues le 22 mars. Il y a des grands risques pour la quiétude sociale à l’occasion du scrutin législatif et référendaire contesté par une frange de la société civile et de la classe politique de l’opposition. En marge de la réunion du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) tenue ce mardi 17 mars, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition guinéenne, a lancé un appel aux forces de défense et de sécurité.
Selon Cellou Dalein, l’armée ne peut pas être complice du « clan qui a confisqué » la liberté du peuple, et affirme que ce n’est pas en soutenant « des dictateurs » qu’elle va rester républicaine : « Je vais m’adresser à mes frères et sœurs membres des forces de défense et sécurité. L’armée guinéenne a participé activement à la libération de l’Afrique, à la décolonisation. Elle a fait honneur à notre peuple pour la liberté des autres peuples du continent. Aujourd’hui, la liberté du peuple de Guinée est confisquée par un clan. Elle (l’armée, ndlr) ne peut pas être complice de ce clan mafieux pour continuer à réprimer dans le sang les jeunes de Guinée qui expriment leur refus du coup d’Etat constitutionnel.
Il faut qu’ils se mettent du côté du droit. Etre républicain, ce n’est pas obéir aveuglement aux ordres des dictateurs. Il faut qu’ils réalisent qu’ils sont des Guinéens, qu’ils doivent contribuer à la restauration des droits des citoyens, à l’expression de leur liberté et à la consolidation des acquis démocratiques. Ils ne peuvent pas aller à l’encontre de la promotion de la démocratie et de la consolidation de l’unité de notre nation.»
Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) réitère son appel à l’armée d’être du côté du FNDC : «Je leur lance un appel en tant que FNDC, en tant que fils de ce pays, ce sont nos frères, nos sœurs, ils ont jusqu’à présent été utilisés illégalement contre le peuple de Guinée. Plus de 145 morts dans la répression des manifestations, il faut qu’ils soient du bon côté. Qu’ils s’arrêtent de se mettre au service de la dictature.»