La coordination du Front national pour la défense de la constitution (dissous) continue de braver l’interdiction de manifester, décrétée par les autorités de la transition. Ainsi, après la situation quasi-insurrectionnelle, vécue par les populations de la capitale, à la faveur de la manifestation du 28 juillet dernier, suivie de l’arrestation de certains de ses responsables et la dissolution du mouvement par le gouvernement, le FNDC entend jouer les trompe-la-mort. Et la meilleure façon de rester dans le jeu politique, pour ce mouvement, qui a gagné ses éperons dans le combat contre le troisième mandat d’Alpha Condé, serait sans doute de titiller la junte.
C’est en tout cas ce que le FNDC vient de prouver, en décidant de battre le pavé pour les 14 et 17 août, respectivement à Bruxelles, en Belgique, et sur toute l’étendue du territoire national. En attendant de savoir si le gant a été relevé, en termes de mobilisation, dans la capitale européenne, l’ANAD de Cellou Dalein Diallo, gros pourvoyeur de bras, au FNDC, dit poursuivre son rôle de chaperon bienveillant.
En faisant fi de la mesure de dissolution prononcée par le ministre Mory Condé, du MATD contre le mouvement.
Dans une déclaration publiée à cet effet, l’ANAD invite ses militants à se mobiliser pour « protester contre l’interdiction de manifester et pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel et le respect de tous nos droits et libertés ».
Un soutien de taille dont ce mouvement pro-démocratie ne pourrait se passer, en ces moments de traversée du désert. Où ses détracteurs vont jusqu’à le ranger dans la case des has been. Ne voyant ainsi dans ces appels à manifester, lancés à cor et à cri par le FNDC, qu’un simple baroud d’honneur.
C’est dans cette atmosphère de plomb que le médiateur Yayi Boni fera son retour ce mardi dans nos murs. L’ancien président béninois dont la désignation a été actée lors du dernier sommet des chefs d’État de la région, qui s’est tenu le 3 juillet dernier à Accra, peine à mettre les gaz. C’est à peine si le processus de médiation n’est toujours pas au point mort.
Le premier séjour du médiateur à Conakry le 19 juillet dernier, s’étant déroulé dans un strict minimum. Sans qu’aucune possibilité ne soit donnée au Dr Thomas Yayi Boni de rompre le pain avec les différents protagonistes de la crise guinéenne.
Il s’en est suivi les violences qui ont émaillé la manifestation du 28 juillet, à l’appel du FNDC. Et dont le corollaire fut, à n’en pas douter, ce verrou sécuritaire imposé par la junte. Avec à la clé plusieurs interpellations dans les rangs des frondeurs, y compris des leaders du FNDC.
En tout état de cause, ce retour imminent du médiateur, favorisé par une décrispation du climat entre Conakry et l’organisation régionale, après une brouille passagère autour du chronogramme de transition, est attendu impatiemment par les fauteurs de paix. Dans l’espoir que ses bons offices puissent éteindre l’incendie dans la cité. En tout bien tout honneur.