Au cours des émeutes anti-délestage survenues mardi dans la ville de Kankan, des manifestants se sont violemment attaqué au domicile et au groupe de presse de Taliby Dabo avant de s’en prendre au siège du parti au pouvoir, dont il est l’un des membres influents dans la cité.
En réaction à ces attaques, Taliby Dabo a accordé ce mercredi un entretien à notre rédaction. Pour lui, ces attaques sont perpétrées par l’opposition: « Hier (mardi 30 juin 2020), c’est l’opposition qui était dans la rue. J’insiste là-dessus. J’en veux pour preuve, l’attaque de notre siège, mon domicile et mon média. La rédaction a été sérieusement touchée. Des machines et des écrans et une imprimante ont été endommagés », dit-il et d’ajouter qu’il compte porter plainte contre X.
Dans ses diatribes, Taliby Dabo s’est aussi attaqué aux membres de son propre camp politique. Il accuse notamment la députée Diakabgè Kaba d’avoir aussi en quelque sorte, encouragé ces violences.
« Sur les ondes de la radio Horizon FM, avant la manifestation, elle s’est permise de dire que moi qui me suis exprimé sur la situation, je ne représente pas le parti. Elle m’a désavoué au profil des jeunes manifestants. Je la reproche de ce manque de solidarité », regrette M. Dabo.
Face à ces accusations, Mme Diakagbè Kaba jointe au téléphone, nous dira dans la foulée qu’elle n’a « que faire des allégations de Taliby Dabo. Moi, c’est l’intérêt de la population qui me préoccupe. Donc en ce moment, je le laisse raconter ce qu’il veut ».
Dans cette même lancée, les responsables des partis d’opposition réunis en bloc au siège du PADES, n’ont pas manqué de se faire entendre. Les secrétaires fédéraux du PADES, du PEDN, de l’UFDG, et du BL ont dans une déclaration commune, fustigé les accusations de Taliby Dabo.
Enfin du côté des leaders du Mouvement des Jeunes pour l’Electrification de la Haute de Guinée ayant appelé à cette manifestation du mardi, l’heure est au bilan.
Malgré la répression des forces de l’ordre, on ne déplore aucune perte en vie humaine, mais plusieurs blessés. Selon le service des urgences, il a eu une dizaine de blessés. Mais selon le porte-parole du mouvement, le nombre est indéterminé.
L’artiste Bakary Condé allias Beky Love, membre du groupe de rap puissance mandingue, après sa libération, s’est félicite de la tenue de cette manifestation et déplore les tentatives de politisation de la lutte pour l’électricité qu’ils ont enclenchée.
« Nous ne sommes instrumentalisés par personne. Nous nous battons tout simplement pour l’électrification de nos localités. Hier, tout s’est globalement bien passé. On pensait que les services de sécurité allaient encadrer notre manifestation. Mais au lieu de ça, ils ont directement commencé à nous gazer. N’ayant pas d’autres choix pour nous que de se défendre, c’est ce qui a occasionné les jets de pierres. Plusieurs de nos camarades ont été blessés, d’autres ont été arrêtés puis libérés. Mais ce qui est clair, on a été entendus jusqu’en dehors de nos frontières. C’est déjà une première victoire. Pour la suite, nous avons été finalement appelés par les autorités à la table de négociation et nous restons fermes sur notre objectif celui d’aboutir à l’ électrification de notre région conclut-il.