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Manif des pro CNRD à Kankan : des acteurs sociopolitiques dénoncent une justice à deux vitesses

Contrairement aux précédentes manifestations notamment celle des jeunes anti délestage au mois de  mars dernier, ou encore celle des femmes du RPG au mois de mai, aucune procédure judiciaire, n’a jusqu’ici engagée contre les organisateurs de la manifestation du 13 août à Nabaya. Malgré l’injonction du ministre de la Justice, Charles Wright.

Au lendemain de cette instruction du ministre,  le Gouverneur a fait une déclaration pour plaider la cause des organisateurs de cette marche en soutien au président Colonel Doumbouya. L’objectif de ce dernier étant de faire taire toutes les actions de poursuites judiciaires que s’apprêtait à lancer le procureur de la région.  Une situation décriée par les acteurs de la société civile et de la classe politique locale.

Et comme on pouvait s’y attendre, les voix qui s’élèvent pour se faire entendre notamment dans la classe politique, dénoncent « une inégalité dans les applications de la loi ».

« La justice à Kankan, avec ce que nous voyons, elle n’est pas du tout équitable. On a vu, il n’y a pas si longtemps, les jeunes de Kankan ont manifesté pour le courant, ils ont été arrêtés et emprisonnés en l’espace d’une seule semaine. ça été presque le même scénario pour certaines femmes du RPG qui ont manifesté à Kankan et à Siguiri. Elles ont été arrêtées et condamnées sous prétexte qu’aucune manifestation n’est autorisée sur toute l’étendue du territoire national.

Sauf que ces jeunes qui se disent Pro CNRD ont eu  aussi à manifester dans les rues de  Kankan. Mais nous, on n’a pas vu cette justice. Ça veut dire que cette boussole de la transition en Guinée, est cassée en tout cas en ce qui concerne Kankan », a déclaré Mamby Camara, le coordinateur régional du RPG arc-en -ciel dans la localité.

« C’est avec regret et amertume que nous constatons que la justice guinéenne fait du 2 poids 2 mesures. Même si c’est de façon totalement illégale que les manifestations de rues et sur les places publiques ont été interdites par la junte. De notre côté au RPG, les femmes avaient voulu organiser une marche pacifique. Mais elles ont été interpellées au nombre de neufs parmi lesquelles une était enceinte. Elles ont été jugées et deux ont été condamnées à deux mois de prison ferme. C’est avec un vent d’espoir que nous avons entendu  le ministre de la Justice dire au procureur de poursuivre les auteurs de la dernière manif. Mais comme là, il s’agit des pro CNRD, on a tendance à voir que rien ne bouge », a regretté cet autre membre de la coordination du RPG, Sory Sanoh, ex préfet de N’zérékoré et de Kérouané.

De son côté,  Lamine Tounkara, coordinateur régional de l’ONG « Mêmes Droits pour Tous » à Kankan, ne parle pas, pour sa part, d’un abandon mais plutôt d’une lenteur dans cette procédure.

« En tant qu’acteurs de la société civile nous, nous sommes pour une justice pour tous. Le fait s’il est avéré qu’il y a des lenteurs dans cette affaire, je crois que c’est une chose qui n’est pas acceptable. Il faut que les justiciables ou les citoyens soient traités au même pied d’égalité », a-t-il exigé.

Dans le même sillage, le coordinateur régional de la maison des associations et ONG de Guinée « MAOG » à Kankan nous a fait savoir que : « Dans un mouvement de manifestation, l’élément le plus important à évaluer c’est l’élément infractionnel. Est-ce que dans cette manifestation, dans ce mouvement de soutien il y avait un esprit de violence ? Un esprit allant dans le sens de troubler  l’ordre public. Donc, quand on regarde les deux types de manifestations, l’esprit de violence n’est nullement constaté chez les pro CNRD. Mais ceci dit, on peut faire un rapprochement entre leur manif et celle des femmes du RPG qui ont manifesté à Kankan ici. Ça aussi l’esprit de violence n’était nullement là, il n’y avait aucun élément infractionnel. Vous savez, la politique est   sans couleur. Ce qui est clair, on doit prendre au même pied d’égalité tous les manifestants en tenant compte des éléments infractionnels. L’élément infractionnel est poursuivable au cours d’une manifestation.»

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