Le 24 septembre dernier, des agents de l’escadron mobile N°12 interpellaient des membres d’une même famille à Loppé, un quartier de la commune urbaine de Mamou. Accusées d’être des coupeurs de route, ces personnes avaient été présentées à la presse. Au cours de la perquisition lors de leur arrestation, deux armes dont un pistolet PA et un Ouji de fabrication israélienne avec des boîtes chargeurs et des munitions avaient été saisies dans leur concession. Les mis en cause avaient clamé leur innocence en criant au complot contre leur personne. Après 11 semaines de détention à la prison de Mamou, ils viennent d’être libérés dans l’intimité pour délit non constitué.
Rencontrés à propos de cette affaire, les trois présumés coupeurs de route dénoncent avoir été victimes d’une campagne de dénigrement: « nous avons été arrêtés et brutalisés à tort. Les gendarmes nous ont assimilés à des coupeurs de route pendant qu’on ne ressemblait pas à cela. Ils ont pris des armes derrière notre bâtiment en soutenant que ces armes nous appartiennent. Nous avons été obligés depuis la prison de trouver un avocat pour tirer cette affaire au clair. Voilà, on vient d’être libéré car ce dont on nous reproche ne tient pas. Qui a déposé les armes chez nous ? Soit c’est les gendarmes ou leur indicateur. C’est aux gendarmes de nous dire la vérité car notre image a été ternie dans le pays. Désormais partout où nous passons, les citoyens vont dire voici les coupeurs de route. Aujourd’hui nous réclamons justice dans cette affaire« , indique Souleymane Barry, l’un des accusés.
Alphadjo Kollakoï, l’oncle des deux autres d’ajouter: » les gendarmes m’ont trouvé à ma boucherie, ils m’ont demandé mon nom et ma moto AG puis ils m’ont embarqué direction la gendarmerie. En cours de route, ils m’ont demandé de payer 3 millions puis qu’ils me libèrent, j’ai répondu jamais. Conscient que je ne me reproche rien, j’ai décidé d’aller loin dans cette affaire. C’est dans ce processus que le juge d’instruction nous a libéré parce que nous n’avons rien gâté« .
Alors la balle est jetée dans le camp des gendarmes pour édifier l’opinion comment les armes attribuées à ces innocents ont été déposées dans leur concession.