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Mamady ‘’CAPI’’ Sidimé, cofondateur du groupe ‘’Allahlakè International’’ à bâtons rompus avec Guinéenews

Les ensembles nationaux et fédéraux s’éteignent progressivement, les uns après les autres. Sans que cela ne soit intentionnel. Les raisons de cette décadence sont diverses. Pour soutenir la glorieuse musique guinéenne, certains se sont dévoués à cette tâche. Le groupe standard de feu Petit Condé fait partie des premiers groupes à remplacer plusieurs autres pour assurer la continuité. Mobilisant d’anciens artistes, musiciens et chanteurs de l’époque. La liste est longue pour tous ceux qui sont passés au sein de toutes les sections musicales, en particulier celle du chant, afin de garantir leurs prestations. Près de 14 chanteurs se sont succédé, enthousiasmant le public mélomane à la paillote avec leurs tubes intemporels. Afin de préserver ce glorieux passé de la musique guinéenne, ils se sont pleinement investis et continuent de travailler en compagnie de cet ensemble dirigé par Sékou Conté, alias ‘’Wastério’’.

Il existe plusieurs nouveaux groupes musicaux en activité dans la capitale. Notre attention a été captivée par cet autre ensemble découvert le 21 juin 2023. C’était à la faveur d’une émission d’une des chaines de télévision privée de la place. Cela suscite de l’espoir pour la relève et soulève des questions. Mamady Sidimé, alias ‘’CAPI’’, chanteur, auteur et compositeur, est l’un des membres fondateurs de ce groupe prometteur de la musique guinéenne. Il a bien voulu recevoir votre quotidien en ligne, Guinéenews lors d’une des répétitions de son groupe au quartier Sangoyah, dans la commune de Matoto. Dans cette entrevue, Capi Sidimé du groupe ’Allahlakè International’’ revient, entre autres, sur la genèse de son groupe, sa composition, l’acquisition de son matériel, ses objectifs, les défis, perspectives, les difficultés dans la production, ses collaborations avec d’autres groupes homologues sur le terrain. Lisez !

Guinéenews : lors de la célébration de la fête de la musique le 21 juin 2023, votre ensemble orchestral s’est illustré par des reprises et des interprétations diffusées sur les antennes d’une télévision privée de la place. Pouvez-vous nous révéler le nom de cet ensemble et nous expliquer comment cette formation a été mise en place ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : je vous remercie ainsi que Guinéenews. Cet ensemble, comme je l’ai mentionné précédemment, s’appelle ‘’Allahlakè International’’. Il est né de la motivation engendrée par la sortie de mon album intitulé ‘’Tougna’’. En collaboration avec Mohamed Camara, co-fondateur, bassiste et actuel chef d’orchestre de ce groupe, nous avons décidé de former cet ensemble musical pour accompagner cet album. L’idée a émergé de là, et nous avons encouragé de jeunes talents à nous rejoindre. Le groupe a réellement vu le jour le samedi 8 janvier 2023, à l’occasion de l’anniversaire d’un ami et fervent admirateur du groupe. De nombreux événements ultérieurs nous ont permis de monter sur scène et d’insuffler de l’espoir pour la continuité. Nous avons choisi d’approcher les jeunes pour les former, les immerger dans l’univers glorieux et intemporel de la musique guinéenne.

Guinéenews : pourriez-vous nous donner la composition actuelle de cet ensemble ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : actuellement, la composition de l’orchestre est la suivante : Prince Kouyaté (batterie), Mohamed Camara (guitare basse, chef d’orchestre), Edmond Lama (claviers), Ibrahima Camara (guitare solo), Doumbouya Amadou (trompette), Dioubaté Mohamed (guitare d’accompagnement), Mamady Sidimé (chanteur principal). Cependant, ce n’est pas la composition finale, car nous envisageons d’effectuer d’autres recrutements, tant au sein de la section des vents que du chœur.

Guinéenews : comment avez-vous obtenu tous ces instruments ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : je préfère humblement ne pas répondre à cette question. J’ai acquis ces instruments il y a longtemps, c’était une conviction et un projet à long terme. Ces instruments m’appartiennent, et pour les répétitions actuelles, nous utilisons également certains instruments appartenant à la sœur de mon chef d’orchestre. Cela évite d’avoir à transporter les miens à chaque fois à Sangoyah, ce qui s’avère coûteux. Cependant, il convient de noter que nous rencontrons des difficultés en ce qui concerne le matériel.

Guinéenews : vous vous concentrez principalement sur l’interprétation des tubes de nos orchestres nationaux et internationaux. Est-ce un objectif ou êtes-vous simplement plus doué pour les interprétations en tant que chanteur principal ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Bien que je sois doué pour les interprétations, une autre raison est de faire découvrir le glorieux passé de la musique guinéenne à la nouvelle génération. Nous travaillons en ce sens, et nous sommes fiers des jeunes qui parviennent à maîtriser de nombreuses partitions des répertoires de nos formations nationales et d’autres venues d’ailleurs.

Guinéenews : il est évident que d’autres orchestres existent et s’en sortent plus ou moins bien. Pour vous maintenir parmi cette nouvelle génération, quel est votre secret ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : J’ai personnellement évolué au sein de plusieurs autres groupes dans la capitale. Le seul secret pour rester dans la course est le travail acharné, rien que le travail, et l’amour pour ce que l’on fait. Vous nous avez vus en action, et vous avez même eu l’occasion d’apprécier certains morceaux de notre jeune formation.

Guinéenews : croyez-vous que cet ensemble ait le potentiel de rivaliser avec d’autres orchestres plus anciens, tels que le groupe standard de feu Petit Condé ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Dire que nous allons surpasser d’autres orchestres n’est pas notre objectif. Nous préparons l’avenir pour notre génération, tout comme les générations précédentes l’ont fait avec des groupes comme le Camayenne Sofas, le Syli Authentique, le Kaloum star, le 22 band, et bien d’autres. Nous prions simplement Dieu de nous aider à guider ces jeunes. C’est actuellement un défi de taille.

Guinéenews : pour être reconnu et obtenir une place privilégiée ou une opportunité de production, comment vous y prenez-vous en tant que nouveau venu ?

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Mamady Sidimé, alias CAPI : Pour l’instant, l’orchestre joue sous contrat dans l’un des plus grands hôtels de la région, de 20 heures à 23 heures, chaque vendredi et samedi, dans l’un de ses restaurants. Actuellement, nous répétons chez notre chef d’orchestre, Mohamed Camara, à Sangoyah, afin de poursuivre notre travail. Au sein de ma famille, chacun participe activement à l’ascension fulgurante de cet ensemble. Nous avons fondé cet orchestre à deux et sommes fiers de tous ces jeunes musiciens qui maîtrisent cette génération mieux que moi.

Guinéenews : vous êtes sur une voie difficile à suivre. Comment abordez-vous ce défi ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Oui, je le sais très bien. Je suis conscient de cela et convaincu que cela ne sera pas facile. Nous allons nous battre pour rester solides.

Guinéenews : quels sont vos objectifs actuels ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Mes objectifs, nos objectifs, consistent simplement à représenter dignement un jour la Guinée à l’échelle nationale et peut-être même internationale. Je veux transmettre mon modeste bagage d’expérience à cette jeune génération pour promouvoir la musique guinéenne.

Guinéenews : si l’interprétation est importante, avez-vous actuellement de nouvelles compositions ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Absolument, ce sont les titres de mon album que les jeunes apprennent actuellement, et ce sont de nouvelles compositions. En plus de ces titres, nous avons d’autres morceaux en préparation, et certains sont prêts à être joués.

Guinéenews : votre orchestre ne compte qu’un instrument à cuivre, la trompette. Envisagez-vous d’ajouter d’autres instruments à vent pour enrichir davantage vos orchestrations ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Tout à fait, il est essentiel d’avoir une section de cuivres pour des orchestrations complètes et mélodieuses. Cependant, il est actuellement difficile de disposer en permanence de souffleurs. Beaucoup d’entre eux jouent déjà dans d’autres groupes, ce qui rend difficile leur engagement. Nous prévoyons donc de recruter d’autres musiciens pour combler le vide au sein de notre section de cuivres.

Guinéenews : de la salle de répétition à d’autres lieux de représentation, comment gérez-vous l’aspect financier et comment parvenez-vous à entretenir tout cet effectif ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Par la grâce de Dieu, c’est un sacrifice consenti. À chaque répétition, j’assure le transport des membres pour les déplacements. Heureusement, bien que je sois à la retraite, je partage une partie de ma pension et de mes allocations de grande figure de la musique guinéenne pour assurer cela. L’esprit de partage est présent, et chaque membre s’efforce et se sacrifie pour faire avancer les choses. Récemment, nous avons nommé Hadja Islam Baldé marraine du groupe, et elle contribue également efficacement au soutien du groupe ‘’Allalakè International’’.

Guinéenews : lors de la répétition, vous interprétez l’hymne national du Maroc. Pourquoi ce choix ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Pour l’instant, je ne peux pas vous en dire plus. À l’avenir, nous vous dévoilerons les détails, car cela fait partie de nos projets. C’est un secret que nous gardons.

Guinéenews : votre orchestre est composé principalement de jeunes musiciens, et la gestion de cette génération est souvent plus complexe qu’à l’époque passée. Quelles sources de motivation utilisez-vous pour les maintenir engagés ?

Mamady Sidimé, alias CAPI : Les sources de motivation sont variées. Nous utilisons des séances de sensibilisation et de conseil. C’est une nouvelle école pour les jeunes, où la discipline est primordiale et l’esprit de famille prévaut également. Vous avez remarqué l’esprit d’équipe qui anime chacun d’entre nous pour assurer le bon fonctionnement du groupe.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews

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