Étant l’une des communes rurales les plus proches du chef-lieu de la préfecture de Mali à seulement environ 23 kilomètres, Gaya semble de nos jours totalement oubliée par les autorités de l’éducation. Des écoles modernes réalisées soit par l’Etat soit par les organisations internationales peinent à fonctionner dans cette sous-préfecture qui a pourtant un grand effectif d’élèves. Le manque criard d’enseignants est la principale cause de cette situation qui met le maire dans tous ses états. Tenez vous bien, Gaya dispose de 11 enseignants titulaires pour un total de 1 663 élèves.
Mamadou Tanou Diallo, le maire de la commune rurale de Gaya tente d’abord de faire l’état des lieux : « nous avons un manque criard d’enseignants. Je vous rappelle que dans notre commune ici il n’y a que 11 enseignants titulaires pour 22 écoles installées dans la sous-préfecture. Il y a même d’autres écoles qui sont jusqu’à présent sans enseignants. Des écoles construites soit par l’UNICEF ou par d’autres ONG. Des écoles qui sont fermées par faute d’enseignants. Il y a au moins 5 écoles qui sont fermées pour les mêmes causes », entame-t-il.
En plus, il y a des actifs de l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC) qui sont dans la même situation selon le maire. « Il y a l’école de Dara-Labé. L’an passé, il n’y avait aucun enseignant de ce côté, donc cette année avec la DPE (direction préfectorale de l’éducation) on s’est battu pour avoir un titulaire et un communautaire pour ouvrir cette école cette année. Mais, il y a d’autres écoles qui peinent toujours à fonctionner. Si je prends le cas de cette localité, Dara-Labé centre qui est la plus peuplée, il y a plus de 200 élèves répartis en trois salles de classe mais aucun enseignant. C’est comme aussi Thiabé où l’UNICEF a construit une école bien équipée avec des tables bancs modernes car c’est des tables bureau et des chaises qui servent de tables bancs aux élèves dans les trois salles de classe construites là-bas ; mais aucun enseignant. Même situation à Comma, Bourouwal, à Kolossi dans Hoolo, … », enchaine Mamadou Tanou Diallo.
Plus grave, les quelques écoles en service à Gaya seraient de nos jours gérer par des contractuelles qui n’ont même pas le brevet d’étude de premier cycle. « Dans la quasi-totalité de nos écoles, il n’y a que des contractuels communautaires alors que d’autres n’ont jamais suivi de formation académique. Souvent c’est des gens qui ont étudié jusqu’en 10éme année ou au lycée qu’on a posté dans ces écoles pour ne pas que les enfants chôment. Donc, comprenez en un mot que le droit des enfants est bafoué dans notre commune ici »
La conséquence directe, ce sont les échecs en cascade au niveau des examens nationaux: « effectivement, l’année dernière, nous avons eu un échec total. Cela est dû au manque de cadres formés c’est-à-dire la plupart des enseignants n’ont pas fait l’ENI et c’est ce qui a entraîné l’échec des élèves », conclut Mamadou Tanou Diallo, le maire de la commune rurale de Gaya.
Interrogé par Guinéenews sur cette situation alarmante, Souare Amadou Lamarana, le directeur préfectoral de l’éducation (DPE) par intérim de Mali a confirmé les propos du maire. « C’est une réalité. Des écoles sont vraiment fermées faute d’enseignants. On essaye de recruter des contractuels communautaires. C’est un problème général car on a besoin de plus de 300 enseignants rien que pour la préfecture de Mali », déclare le DPE.