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« Maintenant, les gens tombent rarement malades pour des questions liées à l’eau », Mariama Yansané, Sage-femme au centre de santé de Konkouré

Adduction d’Eau Potable du Centre de Santé de la Sous- Préfecture de Konkouré — © UNICEF/ I.S. KABA
Au centre de santé urbain de la Poudrière, un quartier de Mamou, les infirmières utilisaient l’eau qu’elles puisaient dans un puits situé à 200 m du centre où l’on perforait frauduleusement des tuyaux de la Société des Eaux de Guinée (SEG) pour des soins. Ces actions étaient légion avant la réalisation de l’adduction d’eau potable. Ces pratiques ne constituent désormais qu’un triste souvenir à la fois pour les employés et les visiteurs de ce centre de santé. C’est pourquoi, Dr Diallo Abdourahmane, Chef du centre de santé du quartier Poudrière, s’est réjoui de la réalisation du système d’adduction d’eau potable qui vient ainsi mettre un terme à des années de souffrance avant de remercier les acteurs impliqués dans sa réalisation.

Dr Diallo Abdourahmane, Chef du Centre de Santé Urbaine du quartier Poudrière, Mamou — © UNICEF/ I.S. KABA
« Avant la réalisation de l’adduction d’eau potable, on avait du mal à trouver de l’eau pour les soins. Parfois, on mettait les stagiaires à contribution pour aller chercher de l’eau dans les quartiers. L’on pouvait recevoir 1000 à 1600 malades diarrhéiques pour la plupart, par mois. Mais aujourd’hui, si vous regardez dans notre registre de consultation, il y a moins de 500 malades. Dieu merci, nous avons l’eau au centre de santé en permanence. Tout le monde utilise les robinets pour se désinfecter après les soins. Il y a des robinets presque dans toutes les salles de soins ainsi que les toilettes », se réjouit-il.
Mêmes réalités dans la commune rurale de Konkouré. Là également, Mariama Ciré Yansané, Sage-femme au centre de santé communautaire, a rappelé les difficultés, jadis liées à l’accès à l’eau potable avant de se réjouir de cette adduction d’eau qui alimente dorénavant le centre de santé.
Mariama Ciré Yansané, Sage-femme au Centre de Santé Communautaire de Konkouré, Mamou — © UNICEF/ I.S. KABA

« Depuis mon arrivée ici en mars 2016 jusqu’au 25 février dernier, on achetait un bidon d’eau de 20 litres entre 1000 et 1500 GNF. Des problèmes d’hygiène se posaient avec acuité. Pour boire, on achetait des sachets d’eau minérale en ville pour les stocker dans nos maisons. On recevait fréquemment les malades diarrhéiques. Maintenant, les gens tombent rarement malades pour des questions liées à l’eau et on économise nos temps et notre argent. Ici, nous avons un robinet dans la salle d’accouchement, de consultation et au laboratoire », explique-t-elle.
Dans la sous-préfecture de Dounet, située à 15 km de la commune urbaine de Mamou, la majeure partie des malades préfèrent se rendre au poste de santé du district de Dindeyah (7 km de Dounet) pour se faire soigner. Cette mobilisation s’explique d’après certaines indiscrétions, par le traitement, l’accueil et la discrétion dont fait montre la cheffe du poste de santé à l’endroit des malades. Mariama Keïta, cheffe du poste de santé, nous racontera son calvaire avant de se réjouir de la réalisation d’un forage dans la cour du poste desanté.

Mariama Keïta, Cheffe du Poste de Santé du district de Dindeyah, Sous-Préfecture de Dounet, Mamou — © UNICEF/ I.S. KABA

« C’est avec une joie immense que nous avions accueilli ce forage avec une eau très propre comparativement à ceux de Soumbalako et de Dounet . Avec les malades qui viennent se soigner ici la nuit, c’est maintenant très facile de puiser de l’eau et de continuer le traitement sans problème. Les enfants malades qui quittent les coins reculés où l’eau potable est quasi inexistante, après leurs traitements, je remplis les bidons d’eau de 5 à 10 litres pour remettre à leurs parents afin qu’ils puissent continuer à boire de l’eau propre jusqu’à la fin de leur convalescence. Vraiment, nous remercions la DPS*, l’UNICEF et tous ceux qui sont impliqués dans la réalisation de ce forage, car on en avait vraiment besoin », reconnaît-elle.
À Konkouré, le fait de parcourir des kilomètres chaque jour pour s’approvisionner en eau potable jouait considérablement sur le taux de fréquentation scolaire. M. Fodé Ali Mansaré, professeur de Biologie et de chimie au collège Missira (Konkouré) nous confie :

M. Fodé Ali Mansaré, Professeur de Biologie et de Chimie au Collège Missira, Konkouré et une élève qui est venue s’approvisionner — © UNICEF/ I.S. KABA

« quand je venais d’être muté ici, il n’y avait pas de forage et le problème d’eau se posait avec acuité. Les élèves partaient dans les sources situées entre 2 et 3 km pour puiser de l’eau qui n’était pas totalement potable. Ces distances jouaient énormément sur leur taux de fréquentation scolaire. Et, cela causait des problèmes de santé aux enfants . Mais depuis la réalisation de l’adduction d’eau potable, les maladies chez les enfants ont beaucoup diminué et la communauté économise le temps qu’elle mettait à parcourir des distances pour avoir de l’eau pour faire autres choses», se réjouit-il.
Il faut souligner que la réalisation de ces forages a été possible grâce au projet WASH ( Eau, Hygiène et Assainissement) qui a permis la réalisation de 36 forages, 7 AEP (Adduction d’Eau Potable) et la réhabilitation des systèmes AEP dans 4 centres de santé de 48 structures sanitaires de la région de Mamou. Financé par la Banque mondiale pour un montant d’un million de dollars et conduit par le Ministère de la santé en partenariat avec l’UNICEF, ce projet cadre parfaitement avec les objectifs stratégiques du plan national du développement sanitaire 2015–2024.
Ibrahima Sory KABA, UNICEF Guinée
*Directrice Préfectorale de la Santé

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