Lutte contre l’insécurité urbaine: une centaine de jeunes à l’école des lampadaires solaires
Fatoumata Dalanda Bah
L’Etat guinéen à travers le ministère de la Ville et l’Aménagement du Territoire en partenariat avec l’ONU-Habitat a entamé ce lundi 8 octobre la formation d’une centaine de jeunes sur la «Prévention de l’insécurité urbaine par la fabrication, montage, installation et maintenance des lampadaires solaires photovoltaïques.»
Cette formation qui s’inscrit dans le cadre de l’autonomisation des jeunes concerne 70 jeunes des communes de Matoto et Ratoma et 3O de la ville de N’Zérékoré. Elle vise à faciliter l’insertion socio-économique des jeunes par leur professionnalisation dans les métiers du photovoltaïque et en même temps renforcer leur culture citoyenne à travers l’information et la formation sur les valeurs morales et citoyennes pour un changement d’attitudes et de comportements en faveur de la paix durable en Guinée.
« Je suis heureux de prendre part à cette session de formation de 100 jeunes qui rentre dans le cadre du projet d’autonomisation de 500 jeunes en vue de la prévention de l’insécurité à Conakry et à N’Zérékoré. Ce projet a été initié par le PNUD, ONUDI et ONU-Habitat et soumis au fonds de consolidation de la paix qui a soutenu l’initiative en de participer et à contribuer à l’autonomisation des jeunes. Cet atelier est l’aboutissement d’une trentaine de consultations, de deux études sur la délinquance et la prévention de l’insécurité mais également d’une demie douzaine de descendre sur le terrain pour identifier des sites les plus arides sinon criminogènes encore appelés les points noirs dans le cadre de vie étudiée. Ceci afin de déterminer où exactement, nous devons placer les lampadaires solaires. Aussi, nous avons initié des consultations avec des responsables des collectivités et des jeunes afin de dresser la liste des 100 jeunes dont 70 à Conakry et 30 à N’Zérékoré qui recevront la formation sur plusieurs thèmes », a fait savoir Dr Claude Mentchehé Ngomsi, Représentant de l’ONU-Habitat avant de préciser les avantages que ces jeunes vont tirer de cette formation et d’ajouter : «ces jeunes seront en mesure de mieux connaitre des traits capables pour expliquer les déterminants de la délinquance liés aux facteurs physiques mais surtout aux attitudes des individus. Ils seront capables de commencer à réagir en tant que pères éducateurs en matière de prévention situationnelle de la délinquance et contribuer activement à la réduction des opportunités des agressions physiques et des vols en participant activement à l’installation des panneaux solaires ou photovoltaïques. Enfin, au terme de la formation, ces jeunes, nous l’espérons, vont adopter des comportements plus responsables grâce à cette opportunité.»
Présidant la cérémonie de lancement de cet atelier, le secrétaire général du ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Mohamed Mamaa Camara, au nom de son ministre, Dr Ibrahima Kourouma, s’est réjoui de l’initiative avant de féliciter et encourager les partenaires à continuer à œuvrer dans ce cadre pour le bien de la jeunesse guinéenne mais et surtout pour l’urbanisation de la Guinée.
«Réduire l’insécurité urbaine par le biais du travail, représente un grand défi pour notre département. Les difficultés d’insertion socioprofessionnelle des jeunes doivent nous pousser à trouver des solutions innovantes, permettant à la fois d’occuper et d’assurer le quotidien de cette tranche d’âge vulnérable mais très courageuse. Ensemble, nous devons œuvrer pour la formation des jeunes avec l’objectif ultime d’améliorer leurs conditions de vie. Cette initiative va permettre d’améliorer l’éclairage public, et contribuera sans aucun doute à éviter bien de crimes et délits. Dans le même temps, de nombreux jeunes auront accès à un savoir-faire très important, un acquis qui les accompagnera toute leur vie’’, a déclaré Mohamed Mamaa Camara.
Parmi les modules de formation dont ont bénéficié ces jeunes, figurent la citoyenneté, la protection de l’environnement, le danger d’habiter dans les zones à risque tels que les flancs des montagnes.