L’humanité vient de célébrer la journée internationale du diabète, le 14 novembre dernier. Un important événement dans l’agenda mondial dans le secteur de la santé, en cette période de pandémie de covid-19. En tout cas dans un entretien téléphonique accordé à Guineenews dans la foulée, Dr OULD SIDI MOHAMED Mohamed, Multi Country Assignement Team de l’OMS, basé à Ouagadougou, rappelle les efforts à faire pour l’atteinte des objectifs que les Etats africains se sont fixés dans la lutte contre les maladies non transmissibles, y compris le diabète qui n’épargnent pas les plus jeunes.
Selon les spécialistes, le diabète, l’hypertension artérielle, le cancer… sont des pathologies dont la prise en charge améliore la résilience des pays même face aux redoutables pandémies comme la covid-19 qui assaille le monde ces deux dernières années. «La plupart des pays qui avaient déjà intégré dans leur plan de riposte aux épidémies la problématique de la prise en charge des maladies non transmissibles, pas seulement pour le diabète, mais aussi l’hypertension, le cancer… on peut dire qu’ils étaient beaucoup plus résilients. Donc dès le début, ils ont pu faire face à la pandémie de la covid-19 » notre interlocuteur.
Il s’agit, explique-t-il, « des pays (au nombre de 21) qui donnaient les médicaments aux patients au niveau des soins de santé périphériques pour traiter le diabète au niveau des soins de santé primaire ».
Ce qui dénote de l’importance de la mise en place, au niveau de l’organisation mondiale de la santé, « d’une feuille de route qui se trouve dans un document appelé cadre de prévention des maladies non transmissibles au niveau des structures de santé périphériques au niveau des soins primaires« , selon notre interlocuteur. Surtout que, « les Etats se sont entendus là-dessus », précise-t-il.
Un document très ambitieux eu égard aux objectifs fixés, à savoir, «faire de sorte que d’ici 2030, 80% des centres de santé primaires puissent être couverts par les services de dépistage et de traitement des maladies non transmissibles ». Ou encore, dans la même période « former 80% des agents de santé sur les maladies non transmissibles« . Également de « rendre disponibles les médicaments pour lutter contre les maladies non transmissibles dans 80% des centres de santé. »
Parmi les tâches non moins importantes consignées dans cette feuille de route des Etats, avec leurs partenaires, il y a «la surveillance des données ». Surtout que, déplore notre source, «on manque de données». Et que pour «beaucoup de pays, la lutte contre les maladies non transmissibles n’est pas encore une priorité comme ça se devrait », confie le Dr OULD SIDI MOHAMED Mohamed. Et d’avouer que «les défis sont vraiment très grands par rapport aux moyens que nous disposons ».
D’où l’impérieuse nécessité de « sensibiliser nos autorités afin qu’elles prennent à bras le corps la problématique et remplissent les engagements qu’elles ont pris au niveau de la région africaine ». D’autant que «la mise en oeuvre de cadre régional est très lente», déclare-t-il, en dépit du fait que «chaque pays a signé le document».
Raison pour laquelle, aux yeux de l’expert, «ça nécessite beaucoup d’engagement politique pour y parvenir», car, rappelle-t-il «les pays n’ont pas assez de moyens».
Une volonté politique dont la Guinée peut déjà se targuer. En tout cas, elle fait partie des 21 pays jugés résilients du fait des performances dans la lutte contre certaines maladies non transmissibles. Pourvu que les autorités ne dorment sur leurs lauriers.