Sous la coupole du gouvernement Guinéen, l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), en étroite collaboration avec le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH) sous le financement du Fond d’Affectation Spéciale des Nations-Unies pour la Sécurité Humaine, vient de procéder à un atelier visant la mise en place des Ambassadeurs Migrants de retour pour les outiller sur les mécanismes nationaux de protection et l’application de l’approche de sécurité humaine dans la lutte contre la traite des êtres humains et migrations irrégulière.
L’initiative a pour objectif de renforcer la capacité du gouvernement guinéen à lutter contre la traite des êtres humains à partir d’une approche de sécurité humaine.
La rencontre a réuni les autorités communales, préfectorales et régionale, les organisations de la société civile, les Migrants de retour, les médias, les confessions religieuses et leaders coutumiers dans la salle de conférence d’un réceptif hôtelier de la place. Utiliser l’approche de la sécurité humaine.
L’activité s’inscrit dans le cadre du projet intitulé << utiliser l’approche de la sécurité humaine pour autonomiser et protéger les individus contre la traite des personnes en Guinée >>, comme l’a souligné le chef sous-bureau OIM-N’Zérékoré.
<< Le but de la création de ces équipes de soutien communautaire inclus les ambassadeurs migrants de retour est d’établir un système de soutien pour encourager l’auto-déclaration et le signalement de cas potentiels de traite d’être humain au sein de leur communauté en lien avec la migration irrégulière. Pour rappel, ce projet conjoint vise à renforcer la capacité du gouvernement guinéen et de ses citoyens en vue de faire face aux défis posés par des insécurités humaines contextuelles qui alimentent la traite des êtres humains >>, a rappelé rappeler Dr Mamadou Bailo Barry, chef sous-bureau de l’OIM à N’Zérékoré avant de préciser que: << la traite des êtres humains est une violation grave des droits de l’homme qui nécessitent une réponse collective et coordonnées pour la prévention et la protection des victimes. Le renforcement des capacités des acteurs de la société civile, les médias, les leaders communautaires et les confessions religieuses sont les priorités du gouvernement dans le cadre de la poursuite de son programme national de gestion des migrations. C’est pourquoi l’OIM en partenariat avec le comité national de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées a envisagé cette activité de formation. La recherche de solution viables pour l’amélioration des qualités de vie de nos populations ne peut se faire qu’à travers une synergie d’action des acteurs à tous les niveaux >>, a-t-il interpelé.
Présent au lancement de cet atelier de mise en place et de formation des ambassadeurs migrants de retour, l’inspecteur régional de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Mohamed Mariame KEITA, s’est réjoui de l’initiative et s’engage dans l’accompagnement du projet de lutte contre la traite des personnes.
<< Si l’OIM à travers ce projet entend mettre des ambassadeurs migrants de retour qui sont mieux placés pour conscientiser les potentiels migrants sur les dangers rencontrés sur la route de la migration irrégulière et qui peuvent aussi les faire comprendre qu’on peut rester chez soi pour réussir, on ne peut que les remercier et les rassurer de notre disponibilité à accompagner ce projet. J’invite ces ambassadeurs migrants à mériter la confiance qui a été placée en eux afin de barrer la route à ce phénomène de migration irrégulière qui est souvent en lien avec la traite d’être humain et les pratiques assimilées >>, s’est-il adressé aux participants.
Venu présider le lancement de l’atelier, le préfet de N’Zérékoré, col. Alseny Camara a aussi exprimé sa satisfaction face à l’initiative qui vient appuyer plusieurs autres inscrits dans le programme national de lutte contre la traite de personnes en république de Guinée.
<< La question de migration irrégulière ainsi que la traite des personnes constituent des préoccupations majeures du président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, général de corps d’armée, Mamadi Doumbouya. C’est pourquoi, plusieurs actions sont en cours d’exécution par le gouvernement et ses partenaires pour limiter l’immigration clandestine à travers l’esprit de l’entrepreneuriat jeune. La mise en place des points focaux communautaires dénommés les ambassadeurs migrants de retour, vient s’ajouter à la dynamique de lutte contre la traite d’être humain. L’objectif principale de ces ambassadeurs migrants de retour, est de sensibiliser, les communautés sur les problématiques liées à la traite des personnes et promouvoir la prévention ainsi que les mécanismes de référencement. Vu les défis auxquels ces ambassadeurs seront confrontés, je demande l’adhésion et l’accompagnement de tous les acteurs envue d’atteindre les objectifs assignés >>, a lancé le préfet de N’Zérékoré, col. Alseny Camara en invitant tout de même les ambassadeurs à mériter la confiance placée en eux. Cé Maurice KOÏBA est l’un des ambassadeurs migrants de retour.
<< Étant Migrant de retour du côté de la Libye, mon rôle est d’informer les communautés sur les méfaits de la migration irrégulière. Les faire comprendre que l’être humain a besoin de soutien, il ne doit pas être exploité. Donc nous serons là pour aider les communautés à mettre en lumière de ces graves violations des droits humains qui sont les cas de traite d’être humain et les pratiques assimilées, procéder à des sensibilisations et référencements, orientations pour que les potentielles victimes puissent être accompagner et assister par les services compétents . Nous engageons à relever ce défi qui nous attend afin de mériter la confiance portée à notre modeste personne >>, s’est engagé Cé Maurice KOÏBA, ambassadeurs migrants de retour.
À la fin de cet atelier de deux jours, les participants composés des ambassadeurs migrants, des leaders religieux, communautaire, les organisations de la société civile, de la sécurité, des autorités judiciaires, y compris des facilitateurs, se sont rendus sur le terrain pour procéder à la sensibilisation des citoyens à la base.
<< Je suis mandaté par la notabilité de N’Zérékoré auprès des ambassadeurs migrants pour sensibiliser la communauté sur les dangers liés à la migration clandestine ou irrégulière et la traite des personnes et des pratiques assimilées. On a commencé avec les citoyens de Nakouyakpala qu’on a sensibilisé et qui ont apprécié l’initiative. Parmi eux nous avons trouvé des exemples. Malheureusement, il y a des gens qui ont vendu leur terre pour amener leurs enfants dans ce voyage incertain. D’autres ont perdu leur terre vendue mais aussi leurs enfants. Le message a donc été bien perçu et nous avons été accueillis avec joie >>, a confié le doyen Edmond Gamys, Secrétaire général de la notabilité de N’Zérékoré.
Il faut rappeler que ce projet est financé par le fonds fiduciaire des Nations-Unies sur la sécurité humaine.