Dans son discours de la circonstance, Oumar Diané, chef de projet chez Expertise France que l’organisation de cette session de formation par son agence répond aux recommandations issues du diagnostic de la chaîne pénale en matière de traite des personnes en Guinée, réalisée l’année dernière. « Sur sollicitation du CNTPPA, [nous] avons appuyé la présente formation de 12 formateurs OPJ guinéens en technique pédagogique qui seront au service des écoles de police et de gendarmerie pour servir le mécanisme national de lutte en construction en Guinée », a dit Oumar Diané. C’était l’occasion pour le chef de projet a exprimé sa gratitude envers les partenaires, notamment l’Union européenne – qui a financé le projet ALTP (Projet d’Appui a la Lutte contre la Traite des Personne dans les Pays du Golfe de Guinée) –, le gouvernement guinéen qui a rehaussé de plus 270 % le budget du CNLTPPA (Comité National de Lutte Contre La Traite des Personnes et Pratiques Assimilées) dans le budget national de développement de 2022. « Nous profitons de ce vaste chantier pour, au nom de l’ensemble des acteurs techniques et financiers engagés dans la lutte contre la traite, porter un plaidoyer sur les quatre points principaux », a aussi dit Oumar Diané. Parlant de ces quatre points focaux, il a évoqué la nécessité pour le pays de se doter d’une loi spéciale anti-traite ; la nécessité de doter le CNLTPPA d’un siège dédié et d’une équipe technique opérationnelle ; la nécessité de mettre en place une cellule TEH dédiée à la traite des personnes au sein du ministère de la Justice ; et la nécessité d’intégrer des modules (en cours d’intégration) dédiés à la traite dans les programmes des écoles de police, de la gendarmerie et du centre de formation judiciaire.
La formation s’est déroulée sur deux semaines et a été menée par un expert international qui a collaboré avec des experts nationaux. « Cette cérémonie de remise officielle de la cohorte de formateurs OPJ aux ministères en charge de la chaîne pénale en matière de la traite des personnes en Guinée est la conclusion d’un effort conjugué de tous les acteurs de lutte contre la traite des personnes », s’en est réjouie la vice-présidente du CNLTPPA, madame Cissé Hadja Souadou Diallo. Au nom du Comité, elle a remercié les partenaires techniques et financiers qui accompagnent la Guinée dans sa lutte contre la traite des êtres humains.
« Force est de reconnaître que la traite des personnes est une réalité en Guinée comme le prouve les derniers rapports du département d’Etat américain et des nombreux cas documentés et rapportés par nos services déconcentrés », a déploré la ministre Aïcha Nanette Conté. « Nous osons croire qu’au sortir de cette rencontre, notre pays disposera d’un noyau de formateurs qui participeront à l’application effective de la loi pénale à l’encontre des auteurs de ce fléaux », espère la ministre qui a adressé ses sincères remerciements aux partenaires techniques et financiers, notamment le gouvernement français, l’Union européenne, pour leur précieux concours à la réalisation de ce projet.
Parlant au nom du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, la secrétaire générale Irène Marie Hadjimalis a estimé que cette formation est un soutien considérable aux efforts de l’Etat concernant la mise en œuvre de la politique pénale et le raffermissement de l’action de la chaîne pénale quant à la lutte contre la traite des personnes en Guinée. Elle a souligné l’apport des partenaires que sont Expertise France et l’Union européenne.
Pour sa part, le Haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire, colonel Balla Samoura, a indiqué que cette formation vient à point nommé d’autant plus que la gendarmerie nationale fait de la traite des personnes une de ses priorités. Il a appelé les bénéficiaires à communiquer aux commandements des écoles (de police et de gendarmerie), d’ici la fin de la semaine prochaine, un programme de formation et de vulgarisation des connaissances acquises au cours des deux semaines de formation.
La cérémonie s’est terminée par une remise de certificats aux 12 officiers de police judiciaire (issus de la police et de la gendarmerie) suivie d’une photo de famille.