Sur sollicitation de l’UNICEF, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) a organisé à Kindia, du 16 au 20 avril 2018, un atelier de réflexion sur l’appui de l’organisation dans la riposte contre la maladie à virus Ebola en Guinée. Il a réuni les différents acteurs impliqués, à savoir, ONGs locales et internationales, le Ministère de la santé, les Directions préfectorales et régionales de la santé, socio-anthropologues, religieux et les médias.
Dans son accompagnement aux efforts de la Guinée à travers l’ANSS durant la riposte contre Ebola, l’UNICEF s’est investi dans les activités de renforcement du système de santé, de surveillance, de suivi des contacts, d’enterrements dignes et sécurisés. Mais également dans des activités de protection de l’enfance, d’accès à l’eau potable, de mesures d’hygiène et d’assainissement, de gestion des données, de mobilisation sociale, de logistique, d’équipements et d’engagement communautaire.
À cet effet, l’UNICEF a contribué à la mobilisation de plus 100 millions de dollars américains, dont plus de 35 millions ont permis de répondre à temps aux besoins en matériel médical (77 ambulances, 30 moto-ambulances, 5 700 000 paires de gants…), matériel roulant (234 véhicules légers, 1781 motos, 1540 vélos), kits d’hygiène (13 000 000 morceaux de savon, 5 000 000 bouteilles de chlore) et la production de plus de 1 700 000 copies de matériels de communication.
Stock de matériels d’UNICEF destinés à la riposte contre la maladie à virus Ebola à Tombo — © UNICEF Guinea.
Il est intéressant de mentionner que cet atelier a permis de contribuer significativement à la capitalisation des acquis pour la construction d’une base de connaissances en vue d’optimiser les stratégies et mécanismes d’interventions de l’UNICEF pour les futurs cas d’urgences sanitaires/humanitaires particulièrement en Guinée.
Les participants lors des travaux © UNICEF/ I.S. KABA
Les trois premiers jours ont été consacrés au partage d’expériences dans la riposte sur les différents domaines de redevabilité de l’UNICEF au niveau de la Coordination Nationale de Lutte contre Ebola et des Directions Régionales de la Santé, ainsi que sur l’engagement communautaire. Les différentes présentations ont suscité des échanges autour des forces, points à améliorer et des recommandations pour chaque niveau de réalisation.
Durant les deux derniers jours, les participants ont mené des travaux de groupe et des sessions plénières sur la communication sociale et l’engagement communautaire, le renforcement de la surveillance épidémiologique et l’alerte précoce à base communautaire.
Témoignages des participants
Jean Traoré, Chef d’unité chargé de la communication et des médias de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire — © UNICEF/ I.S. KABA
Jean Traoré, Chef d’unité, chargé de la communication et des médias de l’ANSS, s’est réjoui du rôle primordial joué par l’UNICEF sur le terrain pendant la riposte contre la maladie à virus Ebola. En revenant sur sur les attentes de l’atelier, il dira que « cet atelier permettra à l’UNICEF d’identifier les forces et les faiblesses de son appui dans ce genre d’urgence et faire des recommandations. L’organisation pourra mieux faire les prochaines fois quand les urgences de santé publique ou des urgences de n’importe quel genre se poseront, que ce soit en Guinée, en Afrique ou à travers le monde ».
Fodé Tass Sylla, ex-Responsable de la Communication de la Coordination Nationale de Lutte contre Ebola.
Pour Fodé Tass Sylla, ex-responsable de la communication de la Coordination Nationale de Lutte contre Ebola « je suis heureux de cet atelier qui permettra à la Guinée de livrer son expérience et sa méthode partout où il y aurait, plus tard, de telles épreuves. On prend le panier guinéen, on l’ouvre et puis on chasse l’épidémie »
L’avènement de la maladie à virus Ebola en guinée a démontré les failles du système sanitaire guinéen. Cela aussi a permis aux acteurs intervenants dans le secteur de se remettre en question afin d’améliorer l’existant. Thierno Hamidou Baldé, Directeur Exécutif de l’ONG Zéro Pauvre en Afrique, participant à l’atelier, s’est dit satisfait de cette opportunité :
Thierno Hamidou Baldé, Directeur Exécutif de l’ONG ZERO PAUVRE en AFRIQUE — © UNICEF/ I.S. KABA
« les différentes parties prenantes qui ont participé à cette lutte ont tiré des leçons très importantes et cela a solidifié leurs expériences dans le cadre d’interventions en urgences sanitaires, mais aussi à renforcer le réseautage entre les différents acteurs. Nous avons pu mettre en place des mécanismes beaucoup plus élargis de collaboration participative et de prise de décision collective pour venir à bout de l’épidémie ».
Les principales recommandations de l’atelier
A l’issue des échanges, un document final a été soumis à l’UNICEF avec des recommandations. Parmi celles-ci, maintenir les acquis de la riposte en impliquant les organisations nationales dans la mobilisation communautaire autour des actions de santé, veiller au port des équipements de protection individuelle dans les formations sanitaires, renforcer le lavage des mains dans les écoles et la construction de CSA (Centre de Santé Amélioré) à la place des CTCOM (Centre de Transit Communautaire). L’État guinéen ne sera pas en reste, car il a été aussi question de l’appuyer dans la mise en place d’un dispositif de contingence pour une meilleure réponse aux urgences. Pour ce qui est des medias, il a été recommande de renforcer la couverture radiophonique des stations de radio par l’installation de vingt-sept sites relais identifiés à ce jour pour une couverture intégrale du territoire national par les stations de radio rurale.
Ibrahima Sory KABA & Moise Tounkara UNICEF Guinée