La réserve des biosphères des monts Nimba, située au sud-est à la lisière de la frontière ivoirienne et libérienne, est l’une des rares aires les mieux protégées du pays, qui regorgent d’importants animaux endémiques et plantes. C’est une zone propice à la recherche ainsi qu’à l’éco-tourisme avec l’existence des animaux endémiques et rares dans le monde.
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Il reste un environnement exceptionnel et unique dans le pays et dans la sous région malgré la menace des braconniers et des agriculteurs sur l’habitat des animaux.
Si la préfecture de Lola était la plus boisée du pays, il y a de cela quelques années, aujourd’hui la seule grande forêt primaire de la préfecture se trouve autour des monts Nimba avec une superficie 12 540 hectares, la forêt classée de Déré avec 8 920 hectares et les collines des chimpanzés de Bossou 320 hectares. Des superficies définies depuis 1 944 par l’administration coloniale.
Pour parler de ses animaux endémiques et les menaces qui pèsent sur l’écotourisme, nous avons interrogé le directeur par intérim de Cegens Moriba Kpoghomou.
Selon lui, il existe des animaux endémiques qui sont en voie de disparition et ceux qui ne sont pas menacés. « La forêt des monts nimba est l’une des biosphères qui regorge de multiples animaux endémiques et des espèces rares. Le micro-potamogale de lamonte, une souris aquatique, le Pan troglodytes verus (chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, il ya le cercopithecus Campbelli (Mone de Campbell), qui est un singe qui est en voie d’extension. On retrouve un groupe au nimba, le patas Erythrocebus patas, un pangolin géant, qui est un animal hautement protégé. Qui fait seulement une mise bas au cours de sa vie.
Le chat doré africain, qui est aussi un animal qui est menacé, ainsi que le cephalophe à dos jaune, le buffle d’Afrique, qu’on rencontre sur les plateaux des monts Nimba, et le crapaud vivipare« , a-t-il énuméré au cours de cet entretien.
Sans oublier le cas des hippopotames nains ou pygmée, qui est devenu critique à cause des braconniers. « Ce sont des animaux qui sont menacés d’extinction, sauf le crapaud vivipare aujourd’hui. La plupart de ces animaux sont menacés à cause de la déforestation. Nous sensibilisons la population locale, en leur faisant savoir que la place de ces animaux n’est pas dans les plats et dans leurs sauces.
Mais qu’on doit les protéger contre l’extinction pour nous et pour la génération future ainsi que pour le développement de l’écotourisme dans la région. C’est pourquoi depuis plus de cinq, nous avons changé les méthodes de travail en multipliant les patrouilles et nous avons arrêté certains braconniers, qui furent jugés et condamnés« , a-t-il indiqué.
Ajoutant que les animaux jouent un rôle important dans la forêt et la vie des hommes. Mais qu’en tuant ces animaux pour les manger, nos enfants ne vont pas voir ces animaux, sauf en image.
Pour lui le braconnage intensif entraînant le syndrome de la forêt vide que nous sommes en train d’éviter est même apprécié par la communauté.
« L’empiètement dû à la culture qui a détruit bien l’habitat des animaux surtout dans la forêt classée de Déré. Les autres formes de menaces, les feux de brousse réguliers anthropiques et intenses pendant la saison sèche provoqués par les bouviers et les agriculteurs. C’est pourquoi depuis une dizaine d’années, nous avons décidé de changer d’abord le statut des monts Nimba qui est un site en péril. Mais aujourd’hui l’Unesco et l’Uicn se réjouissent de l’évolution du processus en cours », a-t-il assuré.
Parlant de l’éco tourisme, il affirme que l’écotourisme n’est pas développé au niveau des monts Nimba. C’est pourquoi nous sommes en train de tendre la main à nos partenaires. Il faut des moyens pour aménager les sites et promouvoir la destination Guinée comme le Kenya en Afrique australe.
« Il y a assez des choses dans les monts Nimba avec les animaux rares et endémiques et ainsi qu’avec de nombreux miracles dont la nature a doté cette forêt, qui n’est pas très connue dans les grands pays. C’est pourquoi nous demandons à nos partenaires de venir voir les potentialités énormes en visitant les sites touristiques qui sont à la fois culturels et touristiques. Le manque d’infrastructure auprès du site des mont nimba comme des hôtels et des logements décents constitue un frein au développement de l’écotourisme. Si un touriste doit grimper au sommet de Richard Mollard, il doit être au pied des 6 heures mais s’il vient à 10 heures comment il va faire », a-t-il conclu.