Ce lundi 29 mars 2021, le président de l’Union des forces républicaines -Ufr- était l’invité de l’émission Mirador de la radio Fim Fm. A cet effet, il s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité nationale. Parmi lesquels, figure en bonne place, l’opération de déguerpissement des emprises publiques dont la méthode est dénoncée par l’opposition politique et la société civile.
Sur ce sujet brûlant, Sidya Touré a indiqué la nécessité d’une préparation en amont avant toute destruction. “Je ne sais pas qu’est-ce que vous voulez que je vous dise par rapport à [cette opération de destruction]. Dans ce genre de chose, des explications doivent précéder les destructions. Il faut commencer par comprendre ceux qui ont leurs papiers et surtout qu’est-ce que l’Etat envisage de faire une fois qu’on a procédé à cette solution. Et la seule solution, c’était de commencer à donner un exemple de réalisations qui pourrait convaincre les citoyens que cette opération n’était pas contre eux. (…) Moi j’ai vu de vieux magasins de nos parents qui ont été détruits au marché. Ce n’est pas la méthode qu’il aurait fallu adopter, dire qu’on doit indemniser oui ou non. C’est des préalables qui se passent à la destruction”, a précisé le président de l’Ufr.
S’agissant de l’opportunité et de l’urgence de cette opération de récupération des emprises publiques, l’ancien Premier ministre dira : “Moi je ne sais pas ! Vous ne pouvez pas détruire dans toute la ville de Conakry, dans toutes les communes, à Coyah, à Boké, à Dubreka et puis laisser tous ces gravas par terre en attendant que la saison des pluies arrive. Je pense qu’il y a une bonne réflexion à faire”.
Selon lui, le ministre de la Ville de l’aménagement de la ville doit donner des explications par rapport à cette opération car “ aujourd’hui, la ville de Conakry est désastreuse.”
En ce qui concerne la sortie du président à tormélin sur une éventuelle augmentation du prix du carburant à la pompe, Sidya Touré se dit “ très surpris que ce soit le président qui annonce ces choses-là. Moi, j’ai été directeur du commerce ici pendant près de sept ans. Ce sont des choses qui se règlent au niveau de l’administration. Ce n’est pas le président de la république qui se charge de ces questions-là ! Mais en attendant comparaison n’est pas raison. En Côte d’Ivoire, le carburant coûte 600 francs CFA, c’est l’équivalent de 10 300 francs guinéens à peu près, Mais ceci n’est pas une comparaison dans la mesure où pendant la même période, vous avez 2 000 bus articulés qui circulent dans la ville d’Abidjan avec des prix qui sont règlementés, qui permettent aux citoyens de se déplacer. Vous avez un Smig ici à peu près à 1 200 000 GNF. Vous ne pouvez pas comparer ça aux 450 000 GNF. (…) Donc, il faut se méfier de ces comparaisons-là. En attendant ce n’est pas cela, le niveau de vie ici. Le développement économique est nettement supérieur au nôtre.”
Sur la question de la fermeture continue des frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau, le président de l’UFR estime que “le fait de dénoncer la gouvernance telle qu’elle est pratiquée ne fait pas de vous un ennemi de la Guinée. Alpha n’a fait que ça pendant 40 ans avant d’arriver au pouvoir. Alors, je ne comprends pas comment tout d’un coup s’ils ne sont pas d’accord avec sa façon de voir les choses, vous devenez les ennemis du peuple. Et j’estime qu’au niveau de la CEDEAO, on ne peut pas fermer les frontières pour ces raisons-là.”
Le combat du Front national pour la défense de la constitution (Fndc), il pense que “l’idée reste la même. Je me suis engagé en politique pour servir mon pays, pour faire en sorte que les Guinéens vraiment aient autre chose que ce qu’on les impose. Le gouvernement ne fonctionne pas, on fait venir des étrangers, d’anciens premiers ministres d’autres pays pour venir faire la leçon au gouvernement guinéen. (…) Nous sommes dans une situation où rien n’avance dans ce pays.”
Interrogé sur la main tendue d’Alpha Condé et l’envie d’un dialogue, Sidya Touré répond : “ce n’est pas une main tendue. Le problème avec Alpha Condé dès qu’il y a un problème, il fait un décret. Les décrets ne résolvent pour rien du tout. Mais qu’est-ce qui se passe derrière tout cela. C’est ça la réalité. On ne fait pas un dialogue en commençant par dire, nous allons faire. Ce n’est pas de cette façon que cela peut prospérer. C’est une idée, c’est un débat, c’est un objectif pour permettre aux Guinéens de sortir vraiment de la misère”.
Enfin, s’agissant du problème de chef de file de l’opposition, le président de l’Ufr a coupé court : “nous n’avons pas reconnu ces élections législatives donc je ne me prononce pas sur les questions concernant cette assemblée ! Cela ne nous concerne pas. Prenons la dérive autoritaire que nous avons dans notre pays vous le constatez, moi je suis simplement désolé que cela vienne de quelqu’un que je connais.”