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L’huile de palme en Guinée : Un secteur artisanal à l’instabilité des prix

Si autrefois l’extraction de l’huile de palme se faisait exclusivement de manière manuelle, aujourd’hui ? c’est tout le contraire. Des machines remplacent peu à peu les hommes dans cette activité lucrative. L’huile rouge appelée Touregbeli, aliment traditionnel des populations de Basse-Côte, occupe une place importante dans cette partie de la Guinée. Ce produit est non seulement très consommé mais également très prisé sur le marché local.

À Pathéa, une localité située à quelques kilomètres seulement du chef-lieu de la préfecture, l’exploitation de ce produit fait partie du quotidien des habitants qui disposent de vastes plantations de palmiers.

Mais comment obtient-on l’huile de palme ?

« Tout d’abord, il faut couper les régimes de palmistes lorsqu’ils arrivent à maturité, puis les laisser dans un endroit humide. Ensuite, il faut séparer les noix du reste du régime. Les noix sont ensuite exposées au soleil pendant un certain temps, puis placées dans des barils pour une préparation de plusieurs heures.

Ensuite, elles sont déversées dans une machine pour être pilées mécaniquement. Ce qui permet de séparer les coques de l’amande. À ce stade, vous obtiendrez un liquide jaune grâce à un tamis, qui doit ensuite être reversé dans les barils pour être bouilli. Au fur et à mesure du processus, vous verrez l’huile se séparer de l’eau. C’est à ce moment-là qu’il faut utiliser une calebasse pour récupérer le produit fini. Voilà comment nous produisons de l’huile de palme ici », explique un habitant.

Dans ce village, il existe plusieurs coupeurs de régimes de palmistes, avec un coût s’élevant à 2000 francs guinéens par personne. C’est une activité à haut risque car les accidents sont fréquents et peuvent même entraîner la mort.

Ibrahima, membre de cette équipe, en a été victime et revient sur son expérience malheureuse : « Je suis monté jusqu’au sommet et j’ai coupé deux régimes, malheureusement, en voulant me déplacer, quelque chose a déséquilibré ma hache, ce qui a provoqué ma chute. Cette même hache m’a coupé la main gauche. Parfois, lorsque vous montez, vous rencontrez des serpents venimeux ou des nids d’abeilles. Dans de tels cas imprévus, il vaut mieux descendre rapidement pour éviter le pire. »

Les femmes jouent un rôle prépondérant dans l’extraction de cette huile végétale, fortement consommée dans les foyers. Elles maîtrisent parfaitement l’égrappage, la cuisson, le pressage et la séparation des noix. Ce processus est souvent difficile et complexe, explique Mmahawa Bangoura : « Dans notre village, il n’y a qu’une seule machine pour tout le monde, et nous devons payer pour l’utiliser. Nous avons également des problèmes pour obtenir Nous avons aussi des problèmes pour avoir de l’eau et les bois morts. C’est notre principale activité mais le prix du bidon est insignifiant par rapport aux prix des denrées de première consommation. Le baril peut faire un bidon et demi. Maintenant dans les marchés locaux, le bidon d’huile se vend à 200 000 francs guinéens. Voyez-vous qu’il y a une différence avec un sac de riz.»

En république de Guinée, ce secteur n’est pas structuré et est largement artisanal. Les prix sont instables ce, malgré son importance pour les familles qui tirent une partie de leurs revenus en pratiquant cette activité notamment dans les zones rurales.

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