Voilà bientôt un mois que notre pays enregistre une série d’accidents mortels. Des drames qui endeuillent de nombreuses familles et font perdre à la nation des fils et filles dont elle a besoin pour assurer son développement. A ces disparus, innocentes victimes des mauvais comportements de certains conducteurs, s’ajoutent les blessés dont le lendemain, pour la plupart, est fait d’incertitudes. Cela va, des difficultés à recouvrer la santé pour certains, au handicap ou à l’infirmité définitive pour d’autres. Ainsi, les victimes vivent elles une angoisse qui ne s’estompe guère et voient leur avenir, souvent compromis. Hélas, c’est bien là le prix à payer, sans l’avoir cherché, le moins du monde. C’est le triste sort auquel ces victimes innocentes vont être confrontées, le restant de leur vie. Avec les répercussions socio-économiques qui en découlent. D’où le sens qu’on donne au slogan, souvent cité : « l’accident est une source de pauvreté. » En effet, de l’accident résulte un dénuement qui va de l’individu lui-même à sa famille et par extension, à la société, donc au pays.
Cette chronologie non souhaitée et même jamais imaginée, d’accidents mortels, a interpellé tout le monde, dans notre pays. Aussi, l’AGUISER (agence guinéenne de la sécurité routière) n’a-t-elle pas attendue pour réagir. Elle, dont la mission, en tant que chef de file de la sécurité routière, est de lutter contre les accidents. Elle a aussitôt entrepris de faire face à ce nouveau défi. C’est ainsi, qu’après une première rencontre qui a réuni la direction générale, le conseil d’administration et les partenaires institutionnels et acteurs sur le terrain, il a été décidé de la mise en place d’un plan d’urgence et de riposte. Ce qui a abouti au lancement, pour cette première phase, d’une campagne de sensibilisation à dérouler sur la RN1, de Conakry à Kindia. L’objectif étant de s’adresser directement aux différentes corporations de conducteurs d’automobiles et de motocyclettes qui évoluent sur cette route, sous la tutelle des syndicats. Le lancement officiel de l’activité a eu lieu hier samedi, à partir de 09 heures, à la gare routière de Gomboya, dans la préfecture de Coyah. L’évènement a mobilisé un grand monde de citoyens, parmi lesquels, les membres du conseil d’administration de l’AGUISER, la Direction Nationale des Transports Terrestres, celle de l’agence d’organisation des transports urbains de Conakry, le groupement spécial de gendarmerie routière de Conakry, la fédération syndicale professionnelle des chauffeurs et de la mécanique générale, l’union nationale des transporteurs routiers de Guinée, les syndicats de motos-taxis, ainsi que des chauffeurs venus de l’intérieur du pays, présents à la gare routière de Gomboya.
A cette occasion, M. Thierno Mamadou Barry, directeur général de l’AGUISER, a tout d’abord fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes d’accident sur les routes de notre pays. Il a ensuite tenu à souligner sa détermination à agir vite et bien, dans le sens d’inverser la tendance qui se matérialise sur le terrain: « c’est avec un sentiment d’urgence que je me tiens devant vous aujourd’hui, pour le lancement de cette campagne de sensibilisation sur la recrudescence des accidents de la route, sur l’axe Coyah-Kindia en particulier et sur l’ensemble du territoire national, en général. Nous sommes réunis ici pour prendre des mesures concrètes afin de garantir la sécurité de nos routes et protéger la vie de nos concitoyens. » Il a ensuite lancé un appel aux forces de sécurité pour plus de rigueur dans le contrôle routier, notamment sur l’axe Coyah-Kindia et plus loin, sur l’ensemble du territoire. Il dira que « ces contrôles doivent être rigoureux et ciblés, afin d’identifier et de corriger les comportements indélicats des conducteurs. Les excès de vitesse, l’utilisation du téléphone au volant, la conduite en état d’ébriété doivent être traités avec la plus grande sévérité. »
Dans son intervention, aucun partenaire de terrain n’a été omis. Il a insisté sur le rappel à chacun d’eux de l’attente que l’AGUISER fonde sur sa participation à la lutte contre l’insécurité routière, sous toutes ses formes.
C’est ainsi qu’il dira compter sur la collaboration des syndicats des transporteurs pour « renforcer leur vigilance dans les gares routières. Il est essentiel de contrôler le surnombre et la surcharge des véhicules, car ce sont des facteurs majeurs de risque d’accident. Nous devons également insister sur les contrôles techniques réguliers, pour assurer la sécurité des véhicules sur la route. »
Pour conclure, il dira que « cette campagne de sensibilisation est une étape cruciale dans notre lutte pour rendre les routes guinéennes plus sûres. Je compte sur le soutien de tous : autorités gouvernementales, forces de sécurité, syndicats des transporteurs auto et moto et citoyens pour faire de cette campagne un succès. »
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Tous les intervenants, au cours de cette cérémonie, ont abondé dans le même sens. Nous retiendrons que les syndicats réunis et l’union des transporteurs ont souligné leur engagement à soutenir toutes les options définies par l’AGUISER et les forces de sécurité, dans leur lutte contre les accidents.
Par ailleurs, un lot de six motos a été présenté au cours de la rencontre, comme étant une contribution du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, Directeur de la Justice Militaire à la lutte contre les accidents sur l’axe Coyah-Kindia. Un exemple que tout le monde a salué, en tant qu’appui efficace apporté à la lutte contre les accidents. Ces motos de grosse cylindrée seront basées au siège du groupement spécial de gendarmerie de Conakry. Elles sont destinées à la prévention, dans un premier temps. C’est-à-dire que la gendarmerie routière va les utiliser, sans délai, pour dissuader les mauvais conducteurs tentés d’adopter des comportements à risque sur la route entre Coyah et Kindia. Ce qui va contribuer à réduire la fréquence et la gravité des accidents.
Après Gomboya, la mission de sensibilisation de l’AGUISER a évolué en direction de Kindia ville, sous la conduite du DGA de l’ AGUISER, où elle compte rencontrer ce dimanche, l’ensemble des chauffeurs de cette préfecture, avec l’appui de la fédération syndicale professionnelle des transports et de la mécanique générale.
Rappelons qu’auparavant, sur son chemin pour se rendre à Kindia, elle a successivement rencontré les chauffeurs de Kouriah (Coyah), fortement mobilisés et ceux de Débélé, dans la sous-préfecture de Mambia, (Kindia). Elle a porté à tous, le même message que celui tenu à Gomboya. A toutes ces étapes, ledit message a été bien accueilli. Ce qui augure déjà, une nette accalmie dans la survenance des accidents sur l’axe Coyah-Kindia.