Après l’annonce de la levée des barrages routiers, les usagers et professionnels du secteur apprécient l’acte certes. Mais à les écouter, des défis restent encore.
A la gare routière de Bambéto, cette dame en partance pour l’intérieur du pays se montre solidaire aux transporteurs qui subissent le racket. « Moi, je suis simple passagère. Mais je suis très ravie pour les transporteurs qui en pâtissent », affirme-t-elle.
Sa voisine, Souadou Bah, parle un peu plus de la décision qu’elle apprécie personnellement. « Je suis contente parce qu’ils soutiraient de l’argent avec les gens. Par exemple, en voyageant si tu n’as pas de carte d’identité, on te prenait de l’argent. Pour ça, le fait qu’ils aient enlevé les barrages, c’est un soulagement », explique-t-elle.
Même si « ça nous expose par rapport aux coupeurs de route, surtout la nuit », remarque la jeune dame. D’où sa demande faite au CNRD de « veiller à la sécurité des populations ». Pour cela, propose-t-elle, « de ne pas enlever les barrages définitivement ». Et d’insister « qu’ils n’ont qu’à laisser certains agents pour la sécurité des voyageurs ».
Une lecture qui n’est pas celle de Mamadou Bobo Barry. Pour ce chauffeur de taxi, la présence des barrages n’est pas forcément une garantie contre l’insécurité. Au contraire, « la sécurité émane de Dieu », affirme-t-il. Surtout, « que les agents soient là ou pas, il y a des attaques sur la route ».
Au contraire, exprimant sa satisfaction, ce chauffeur témoigne que « les barrages sont trop entre ici et Mamou, parce qu’on paie à Kaka, à Bangouyah, ainsi de suite jusqu’à Mamou ». Pire, confie-t-il, «si tu paies un reçu à Bangouya, arrivé à Aldianna Siklimbi, les agents confisquent le reçu et t’exigent de payer à leur niveau aussi. C’est trop…»
Un comportement que déplore le syndicat des transporteurs. C’est le cas d’Elhadj Mamadou Yaya Baldé, secrétaire général adjoint de la fédération syndicale professionnelle nationale des transports et mécanique génale de la CNTG et secrétaire général de la section syndicale communale des transports de la commune de Ratoma. L’avantage de la levée des barrages pour les transporteurs, « c’est parce que l’arnaque va cesser», espère-t-il.
Rappelant au passage qu’auparavant, des actes similaires posés par les autorités antérieures n’avaient pas été suivis d’effets.
En attendant, « après les remerciements, je demande à ce qu’on continue à sécuriser la nation, à sécuriser les transporteurs. On était dans l’insécurité totale, malgré les barrages».
Comme pour dire qu’au-delà de la décision de lever les barrages, l’insécurité et l’affairisme des agents au niveau des barrages restent des défis à relever pour le CNRD.